Le manque d’intégrité environnementale du MDP entache la réputation du processus multilatéral international. En décembre 2009, le Bureau Exécutif du MDP a ainsi enregistré son tout premier projet de centrale à charbon, générant ainsi deux réactions : une immense vague de protestations d’un côté et l’émergence d’une foule d’autre projets similaires de l’autre.
Au lieu de tenir compte des critiques de la société civile à son égard, le Bureau Exécutif du MDP s’est empressé de donner son accord à une deuxième super centrale à charbon d’une puissance de 1 100 MW grâce à une méthodologie défectueuse. Ce nouvel écart sur la voie de l’intégrité environnementale du MDP a envoyé un message très négatif.
Aujourd’hui, il y a de quoi s’émerveiller en observant la course au charbon dans le MDP. Ainsi 20 projets de centrale à charbon sont dans les tuyaux et notamment le projet Sasan en Inde pour une centrale « Ultra Mega Power » d’une puissance de 4 000 MW. Sasan pourrait recevoir jusqu’à 4 millions de crédits carbone par ans tout en rejetant près de 20 millions de tonnes de CO2…
La tentative de relabéliser la technologie des centrales à charbon « supercritiques » comme une option propre et additionnelle est presque d’une dimension Orwellienne. Elle n’est en aucun cas additionnelle pour les pays émergents et ne devrait jamais éligible au titre du MDP. C’est un scandale environnemental : ces crédits carbone pour des centrales à charbon non additionnelles nous privent des réductions d’émissions dont nous avons désespérément besoin, ne contribuent pas au développement durable et nous entrainent sur la pente des énergies fossiles pour des décennies.
Le Bureau Exécutif du MDP doit urgemment gommer cette tache de charbon qui salit tous nos efforts ici à Cancun.
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