Les pays Annexe I ne devraient pas avoir de trop de mal à faire preuve du leadership dont nous avons besoin en s’engageant sur des objectifs situés dans le haut de la fourchette 25-40% du GIEC. Un grand nombre d’études montrent comment atteindre cet objectif faisable. Mais clairement, ces pays ne sont pas prêts à se montrer ambitieux.
Néanmoins, les parties Annexe I peuvent et doivent trouver un accord à Cancun sur un nombre d’enjeux techniques. Ils poseront les jalons d’engagements 2011 qui permettront d’atteindre le niveau d’ambition nécessaires en termes de réductions d’émissions. Ces dossiers techniques définiront aussi les règles et modalités qui vont régir le partage équitable des objectifs 2013-2017.
Le lancement cette semaine du rapport du PNUE sur le « gigatonne gap » montre l’écart massif et grandissant entre les promesses sur les tables et le scénario 2°C, et encore plus avec le scénario qui limite le réchauffement à 1,5°C. Il est impératif de combler l’écart qui se compte en gigatonnes, et de réduire véritablement les émissions, au lieu de faire semblant.
C’est pour ces raisons que ECO insiste qu’il faut trouver à Cancun un accord sur les points suivants:
- un objectif agrégé d’au moins 40% pour 2020 pour les pays développés, par rapport aux niveaux 1990.
- une comptabilisation LULUCF qui ne permette pas à 450 millions de tonnes d’émissions de s’évanouir dans la nature
- une solution au problème des quotas d’émissions épargnés (‘air chaud’) qui permette de protéger l’intégrité environnementale. Le rapport du PNUE dit qu’en résolvant la question des surplus de quotas d’émissions de la première et de la deuxième période, on pourrait réduire l’écart de 2,3 Gt.
- le maintien de 1990 comme année de référence facilitera la comparabilité des objectifs entre les deux périodes d’engagement. D’autres années de référence sont utilisées par certaines parties pour cacher l’absence d’effort.
- une période d’engagement de 5 ans pour synchroniser la révision des engagements avec la sortie du dernier rapport du GIEC, et s’aligner avec les cycles politiques de nombreux pays.
- une politique domestique forte pour faciliter la transition vers une économie neutre en carbone pour les pays développés d’ici 2050. Il faut planifier, au lieu d’utiliser la compensation pour réduire ses émissions.
- moins de sources douteuses pour générer des crédits carbone (comme l’inclusion du CCS et du nucléaire dans le MDP) et plus de demandes de projets visant le développement durable.
- l’utilisation de la science la plus récente : c’est-à-dire, le 4ème rapport du GIEC sur le potentiel de réchauffement climatique à horizon 2100 et non pas un mic-mac politique. Pourquoi le Brésil ne s’appuie-t-il pas sur la science la plus récente ?
- Inciter l’OMI et OACI à agir rapidement pour adopter une approche globale qui respectera le principe de responsabilité commune mais différenciée qui, par exemple, n’aurait pas d’impact net sur les pays en développement.
Les règles du Protocole de Kyoto peuvent permettre de réelles réductions d’émissions, ou alors elles peuvent permettre d’inventer des réductions d’émissions via des exercices comptables et des échappatoires. Le temps commence à manquer et il faut faire ce simple choix.
Et chers délégués, puisque le processus est comme toujours sous l’impulsion des parties, c’est bien votre choix.
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