Cher-e-s Ministres,
Vous avez toujours rêvé de faire la Une de ECO et de montrer à votre famille comment vous avez bien travaillé à Cancun ?
Nous avons la solution !
Alors que nous nous embourbons dans des questions sensibles sur le Protocole de Kyoto, il ne vous a pas échappé que les propositions en cours sur LULUCF ne permettront pas d’arriver à un accord sérieux et ambitieux sur la question de la comptabilité des émissions des forêts dans les pays industrialisés. N’essayez pas de vous casser la tête sur un texte complexe, contentez vous de boucher les trous et de supprimer les échappatoires. Chiche ?! ECO s’engage à mettre votre décision en première page, et vous pourrez rentrer à la maison avec les félicitations du jury, parce que votre pays aura fait quelque chose de vraiment concret pour réduire les émissions.
Pour bien comprendre le problème, dites vous simplement que le texte proposé, permet aujourd’hui une augmentation des émissions annuelles de 451 MTCO2. Ce n’est pas rien ! Au cas où vous l’auriez oublié, Copenhague prévoyait une réduction des émissions, pas une augmentation.
Et quelle crédibilité comptez vous avoir en demandant aux pays en développement de réduire la déforestation si à la maison vos émissions liées à la forêt augmentent ?
ECO vous suggère aussi de profiter des idées déjà sur la table pour vous faire bien voir : prise en compte d’une référence historique (Tuvalu) ; approche combinant référence historique et projections (Groupe Africain) ;
définition des règles et des dates pour les niveau de référence ; retour aux règles en place pour la première période d’engagement… La plupart de ces options doivent être analysées sur leur capacité à permettre de boucher le trou des émissions.
ECO vous rappelle aussi que les règles de comptabilité du LULUCF doivent être obligatoires, et ne pas s’appliquer uniquement à la gestion des forêts. C’est notamment le cas des tourbières et zones humides. Mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment de la qualité des règles. L’objectif de ce processus, c’est bien d’améliorer les règles, pas juste d’en produire de nouvelles.
Et ECO n’est pas dupe sur une autre échappatoire que certains tentent d’utiliser. Le texte prévoit en effet d’exclure de la comptabilisation des émissions les feux de forêt et autres évènements climatiques extrêmes. Or, certaines Parties tentent de détourner ces cas de force majeure pour faire exclure de leur comptabilité carbone toutes les perturbations environnementales, afin de réduire leurs engagements.
ECO rappelle que la plupart des perturbations environnementales, et même celles liées au changement climatique peuvent être anticipées, ce qui veut dire que les cas de force majeure doivent être strictement encadrés, pour empêcher les mauvais joueurs de tricher.
Alors, si vous avez toujours envie d’être en Une de ECO, vous savez ce qu’il vous reste à faire : prenez votre journal avec vous pendant les groupes de travail, et commencez à boucher les trous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire