Si les remarques de Christina Figueres au ‘WBCSD climate day’ sont exactes, le Protocole de Kyoto est dans l’impasse et certains pays refusent de s’engager dans une deuxième période en raison de la résistance du secteur privé. Regardons avec attention pourquoi les Etats membres de l’UE ne veulent pas aller vers la fourchette de réduction des émissions de 25 à 40% suggérée par le GIEC pour les pays développés.
Premièrement, est ce que les citoyens européens soutiendraient un mouvement dans cette direction ? Bien entendu, et le Parlement Européen a d’ailleurs voté le passage unilatéral à un objectif de 30%. Est-ce que le système ETS de l’UE a un impact disproportionné sur les acteurs du pétrole et du charbon ? Pas vraiment, il existe trop d’échappatoires pour ne pas effectuer ses réductions. Alors que pense l’industrie fossile du 30% ? Elle y est opposée vu qu’un renforcement du système ETS aurait un impact réel sur les investissements dans les énergies fossiles, tandis que l’économie verte prospérerait. Mais surtout, est-ce que rester à 20% permettrait de débloquer la situation et de passer à une deuxième période d’engagement ?
Bien sûr que non, car le Japon et la Norvège seraient dès lors les seuls pays ambitieux de l’Annexe 1. E t vu ce que le Japon pense de cette option, nous ne sommes pas près d’avancer.
Ensuite, est ce que les échappatoires dans les décisions COP aideraient à augmenter la crédibilité de l’Europe? Pas même dans vos rêves les plus fous. Mais est ce qu’un objectif de réduction des émissions augmenterait les revenus des enchères de droits d’émissions ?
Oui. Et plus ces enchères seront proches de 100%, plus il sera aisé de financer l’adaptation, REDD et l’atténuation dans les pays en développement. Peut-on imaginer que la présence de tous les ministres européens signifiera un changement de position sur le passage à 30% ?
Que pensent vraiment les leaders européens ?
Nous avions auparavant une assez bonne idée de cela, mais leur position est plus confuse aujourd’hui. Il est temps pour l’UE de regagner le leadership sur le climat qu’elle a si longtemps fourni.
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