Sous la neige bruxelloise, la Commission européenne a mis en place un agenda pour 2011, dans lequel l’année 2050 semble de grande importance. Durant la prochaine année, la Commission prévoit de publier une feuille de route pour une économie européenne faiblement carbonée à l’horizon 2050, incluant des étapes-clés pour les changements structurels et technologiques nécessaires d’ici à 2030.
Ceci s’incorpore dans une vision plus large pour une économie efficiente en ressources, et sera suivi d’une autre feuille de route concernant les différentes voies de développement possibles pour le système énergétique européenne en 2050.
Le prélude à ce travail a été le rapport Roadmap 2050 de la European Climate Foundation, présenté durant un side évent hier. Ce projet majeur, conduit et soutenu par de nombreux experts et parties prenantes, analyse quatre scénarios pour parvenir a une décarbonisation minimale de 80 % de l’économie européenne en 2050. Il met fortement l’accent sur l’efficacité énergétique et la réduction de la demande, avec une priorité donnée à la décarbonisation du secteur énergétique, l’électrification des transports et du chauffage, et une approche européenne intégrée en vue de l’interconnexion du réseau énergétique.
Les quatre scénarios prennent en compte des niveaux d’énergie renouvelables allant de 40 %
à 100 %, le complément étant assuré par le nucléaire et la capture et stockage du carbone (vous pouvez deviner quel est le scénario préféré par ECO). Tous les quatre scénarios sont assurés être technologiquement faisables, sûrs, abordables, et même moins coûteux que le “business as usual”, en se basant sur un prix du carbone faible.
Mais la conclusion la plus importante est qu’aucun des scénarios ne se concrétisera tout seul. Une intervention politique importante sera nécessaire dans le cadre d’un plan structuré à long-terme. Si nous nous basons seulement sur le prix du carbone, les mécanismes de marché et des objectifs de réduction des émissions à court-terme, le risque de rester bloqué dans un système à forte intensité carbonique est élevé. En même temps, les coûts des investissements immédiats pour de nouvelles infrastructures majeures en termes de réseau, de production énergétique et de gestion de la demande sont substantiels, et rendent une planification nécessaire.
Ce dont l’UE a besoin – et en réalité chaque pays – c’est un plan d’action pour pas ou peu de carbone, aussi dénommé “stratégie pour un développement avec de faibles émissions”, ou “stratégie pour un développement faiblement carboné et protecteur du climat”.
La loi britannique sur le changement climatique, avec ses objectifs nationaux légalement contraignants pour 2020 et 2050, a justement précipité une telle conclusion par le Comité indépendant sur le changement climatique. En se plaçant à l’horizon 2050, le Comité en est arrivé à la conclusion forte que le secteur énergétique du pays doit être décarboné à l’horizon 2030. Clairement, la seule façon dont cela peut arriver est grâce à une intervention politique forte en plus de ce que le marché du carbone permettra, et ce dès maintenant.
Il y a de l’espoir que le fait de se projeter à l’horizon 2050 aboutira une stratégie globale de l’UE, complétée d’étapes et d’évaluations. Il devrait également y avoir une reconnaissance immédiate qu’un objectif de réduction des émissions de 20 % en 2020 est loin d’être la solution la moins coûteuse.
Il est temps d’accepter la nécessité de stratégies à long-terme pour nous amener en sécurité jusqu’en 2050. Cela doit être fermement acté par un accord international. Non seulement des plans “zéro carbone” pour les pays développés permettraient d’éviter des mauvaises surprises en cours de route, mais ils permettraient aussi des bénéfices tangibles en termes d’innovation, de créations d’emplois et de qualité de la vie. Et ils amélioreraient grandement la MRV et la confiance dans les intentions d’action des des pays développés, quelque chose de très difficile à trouver ces temps-ci.
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