Les délégués arrivent par avion et mangent de la nourriture expédiée par bateau: le transport international a fait partie de la COP depuis le début. Et bien que les bus qui amènent les délégués du Messe au Moon Palace marchent à 100% au biodiésel, nous sommes très loin (que ce soit par avion ou par bateau) d’avoir des transports internationaux fonctionnant aux carburants propres.
Même si les timides mesures volontaires proposées par l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (ICAO) sont mises en œuvre, les émissions des transports, en l’absence de réglementation, s’éléveraient à 30% d’un budget d’émissions annuelles mondiales compatible avec l’objectif 2°C. Avec le scénario 1,5°C, le chiffre est encore pire : plus de 60%.
Mais il y a quelques bonnes nouvelles. Il y a des manières de réguler les émissions des transports internationaux qui n’ont aucun impact sur les PED. Ce qui garantit la cohérence avec le principe des responsabilités communes mais différenciées sans affecter l’efficacité économique, question qui a bloqué jusqu’ici une décision dans ce domaine.
Mieux, il y a de nombreuses options disponibles pour financer le climat, dont certaines pourraient générer plus de 10 milliards de $ par an tout en finançant aussi l’innovation technologique dans le secteur des transports internationaux. Et mieux encore, vous l’avez deviné, certaines de ces options peuvent aussi réduire significativement les émissions. Si un signal clair est donné à cette COP, les réglementations sous l’égide de l’Organisation Maritime Internationale (IMO) pourraient être opérationnelles dès 2013. Rappelons-le, la fin de la période des financements rapides arrivera dans deux courtes années. Une décision ici à Cancùn permettrait à ces financements, pour beaucoup non additionnels, d’être remplacés par des financements réels, nouveaux et additionnels. Quelque chose dont les délégués pourraient être fiers dans l’avion roulant sur la piste de l’aéroport international de Cancùn , avant de s’envoler vers un repos de fin d’année bien mérité.
Comme le fait remarquer le High-Level Advisory Group on Climate Change Financing (AGF), aucune source unique n’atteindra les 100 milliards de $ promis pour 2020. En conséquence, ECO rappelle aux pays développés que des financements publics substantiels seront nécessaires de leur part. Et il est aisé de voir qu’un financement venant des transports internationaux devrait faire partie de tout paquet financier. Envoyer un signal clair à IMO et ICAO lors de la COP 16 non seulement permettra d’éviter un trou financier mais constituera aussi un pas décisif pour assurer la cohérence environnementale et la stabilisation climatique.
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