vendredi 10 décembre 2010

Avancer à reculons…

Le Canada semble bien décidé à conserver son titre de « Fossile Colossal » pour la 4ème année consécutive.
Dans une entrevue avec les journalistes hier matin, le ministre John Baird a rejeté le principe de responsabilité historique, parlant de problème « annexe ».
Le principe de responsabilité historique définit la nécessité pour les pays développés de prendre en compte leurs émissions passées, et les oblige ainsi à agir les premiers et à faire plus d’efforts de réduction des émissions de GES que les autres.
ECO soupçonne le ministre de s’être égaré.
La responsabilité historique n’est pas annexe, c’est plutôt le cœur de l’enjeu pour des pays développés comme le Canada.
Prenons un instant pour regarder en arrière :
* Les émissions du Canada ont augmenté de plus de 30% par rapport au niveau de 1990.
* Le Canada est le pays qui, sitôt rentré de Copenhague, a décidé de soumettre un objectif encore plus bas que celui pris au Danemark.
* Le Canada a cessé sa politique de soutien à l’énergie éolienne.
* Le gouvernement Harper a donné encore plus de fonds pour la R&D dans le stockage du carbone (CCS) que ce que réclamait les compagnies pétrolières.
* M. Baird, le même qui parlait hier en séance plénière de nouvelles mesures pour réguler l’utilisation du charbon, trop polluant, avait précédemment annoncé en 2007 « un des plans les plus ambitieux de lutte contre le dérèglement climatique et la pollution de l’air». Il n’a rien fait pour le mettre en œuvre. Au moins, on peut le considérer comme cohérent…
Le ministre et son gouvernement croient clairement qu’il s’agit d’une course à l’accroissement des émissions et non à la réduction. Quelle autre raison pourrait nous expliquer la position du Canada dans ces négociations, le musellement de ses scientifiques, la marginalisation de la communauté des ONG et le mépris pour toutes les mesures adoptées à la chambre des communes depuis 2006, appelant le gouvernement à réduire les émissions nationales ? La liste est sans fin. ECO s’en lasse, rien que d’y penser.
La question à 100 points est : le gouvernement Harper va-t-il un jour se réveiller et agir avant qu’il ne soit trop tard pour le climat, la nature, et les hommes?

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