Les négociations ont commencé fort cette semaine sur l’établissement d’un fonds climatique mondial et les mécanismes de gouvernance associés. Il y a de grands espoirs pour que le texte soit agréé ici à Cancun, mais un fonds juste et équitable doit reposer sur les principes d’égalité des sexes. Les femmes sont sur les lignes de front de la crise climatique. Quand les catastrophes naturelles frappent, elles touchent d’abord les communautés pauvres et le plus durement. Puisqu’on estime que les femmes représentent 70 % de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté, le plus probable est qu’elles en subissent les charges les plus lourdes. Elles qui font régulièrement le travail domestique, cultivent les cultures, vont chercher l’eau et le combustible, sont les plus affectées par le changement climatique.
Mais il faudrait aussi tenir compte du fait que les femmes sont essentielles pour rendre résilientes les communautés pauvres. Comme le Bangladesh l’a constaté à Tianjin, les fermières de petites exploitations connaissent mieux l’adaptation que ceux qui négocient leur avenir proche. Les décennies d’aides des donateurs et des programmes humanitaires fournissent une preuve substantielle de la nécessité de prendre en compte les réalités et les priorités marquées par les différences de genre dans la gestion et le déboursement de fonds. Le nouveau fonds climatique mondial doit apprendre de cette expérience. Il doit être fondé sur les principes d’égalité des sexes. La composition du conseil d’administration du fonds doit être équilibrée en genre et les femmes devraient être au coeur de ses priorités de financement. Tandis que l’inclusion des femmes dans ce conseil d’administration ne garantira pas que le fonds réponde aux besoins tant des femmes que des hommes pauvres, réaliser la plus grande parité possible au sein de la structure de prise de décisions est un premier pas. ECO croit aussi que les principes de gouvernance du fonds devraient demander aux pays de favoriser les populations les plus vulnérables, y compris les femmes, dans leurs propositions et d’établir un processus de consultation authentiquement participatif pour sa planification aussi bien que pour sa mise en oeuvre future et sa surveillance. Ces éléments sont importants non seulement pour l’égalité des sexes, mais aussi pour la transparence complète et la responsabilité envers les plus vulnérables.
Aucun fonds climatique mondial existant n’a encore assuré une représentation de genre équitable dans ses structures de gouvernance. Cette tendance doit être inversée pour assurer que les femmes bénéficieront, sans qu’il ne leur nuise, du financement climatique futur. Il est temps que les négociateurs apportent le genre à l’ordre du jour du fonds.
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