Alors que la Banque Mondiale se positionne comme un acteur central dans le financement pour le climat, l’incohérence de ses pratiques de prêts interpelle vivement.
Malgré une augmentation des sommes prêtées dans le domaine des énergies renouvelables, l’institution a dépensé plus pour le charbon en 2010 que pour les ENR et l’efficacité énergétique réunies. L’engagement continu de la Banque en faveur du charbon, la source de combustible la plus énergivore et la plus destructrice, est une ombre à son bilan que toutes ses déclarations rassurantes ne peuvent effacer.
Si la Banque Mondiale affirme qu’elle peut financer de façon crédible les politiques climatiques, elle doit le prouver en s’engageant de façon ferme et incontestable à assainir son comportement.
Aujourd’hui se présente pour elle l’opportunité de démontrer sa bonne volonté en révisant sa stratégie énergétique : supprimer progressivement le soutien aux combustibles fossiles, assurer l’accès énergétique à tous et garantir que les prêts alloués aux projets hydrauliques de grande échelle répondront à des exigences strictes.
Une stratégie ferme et ambitieuse encadrant les investissements pour les années à venir donnerait un signal fort sur la sincérité de l’engagement de la banque vis-à-vis du Climat.
Sans ce signal, il est clair que la Banque ne pourra jouer aucun rôle dans le futur financement des politiques climatiques, pas même celui d’administrateur. Derrière ses grands discours et ses jolies brochures vertes, une grande partie de ses prêts dédiés au secteur énergétique finance des projets liés au charbon. Le monde change rapidement et la Banque est à la traine. Si elle compte réellement participer à l’économie propre du 21ème siècle, elle doit d’abord réparer ses erreurs passées.
La Banque Mondiale peut lancer le signal le plus fort de tous : Quitter le charbon pour de bon.
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