Chers Ministres, c’est encore ECO.
Peut-on vous prendre un moment ? Oui, vous l’avez deviné, vous avez ici, entre vos mains, la liste des décisions simples et encore faisables cqui restent à prendre cette semaine.
Beaucoup d’entre vous trouvent que les choix sont trop multiples, et que s’en tirer par une pirouette en dépit des différences serait le plus confortable. Mais souvenez vous que cette figure là ne marche qu’une fois.
Une déclaration politique de haut niveau, cela ne le fera pas. Nous avons besoin d’un vrai accord à Cancun, pas une redite de la honte de Copenhague. Les choix ne deviendront pas simples et facile comme par magie. Mais le chemin vers des réalisations concrètes n’est pas loin.
ECO se demande ce qui se passe dans les négociations de la « Vision Commune ».
Nous avons entendu murmurer des améliorations sérieuses et nécessaire, comme la reconnaissance de la nécessité de réduire les concentration atmosphériques du CO2 à moins de 350 ppm et de limiter la hausse des températures à 1,5°C, de même que la reconnaissance de la responsabilité historique et du lien entre les droits humains et les actions liées aux changements climatiques.
Tous ces éléments doivent être inclus dans cette vision commune. Elle doit en effet être solide et claire, et montrer notre intention collective d’assurer des conditions vivables sur cette planète, pour nous et pour les générations futures.
Mais, chers Ministres, ECO va finir par s’étouffer à force de le répéter ! Les milliards de tonnes de déficit des engagements (le « Gigaton Gap » en anglais), vous semblez l’avoir oublié. Comme l’affirme le PNUE dans son rapport, la distance reste énorme entre les engagements posés par les Parties à Copenhague, et les réductions nécessaires pour que la planète ne dépasse pas 2°C de réchauffement, et à fortiori les 1,5°C nécessaires pour éviter des impacts catastrophiques.
Pourtant, la dernière version du texte sur l’atténuation ne reconnait pas cet écart entre Gigatonnes et science, ni ne propose un calendrier pour le réduire. Un des résultats de Cancun doit être de préciser explicitement le chemin vers cette ambition nécessaire.
ECO appelle aussi les Parties à sécuriser les engagements déjà acquis, pour que ces actions et promesses soient renforcées d’ici à l’année prochaine, pour les inscrire alors dans une forme juridiquement contraignante en Afrique du Sud.
ECO se félicite que le texte sur le MRV ait évolué dans les dernières semaines d’une coquille vide de 36 mots a une réelle base de négociation. Mais il reste du chemin à parcourir. Les rôles se sont inversés ici à Cancun et nous entendons finalement parlé davantage de besoin pour un MRV amélioré des pays de l’Annexe 1, incluant les règles communes de comptage, ainsi que le MRV sur les finance utilisant un format de reporting commun. C’est bien... Seulement, les États-Unis et d’autres pays développés continuent à demander une transparence renforcée aux pays en développement mais restent bien timide su la manière d’améliorer la leur.
L’établissement d’un Mécanisme de Technologie et la création d’un Comité de Direction de Technologie Opérationnelle (TEC) correspond tout à fait au mandat de cette COP.
Malheureusement, les Etats-Unis ont bloqué les progrès dans les discussions sur TEC et CTCN et les négociateurs prévoient de botter en touche sur de nombreuses questions, comme l’organisation des rapports et les liens avec les mécanismes financiers. Ceci serait dangereux car cela laisserait trop de questions à régler en 2011.
Le projet de texte ne contient pratiquement rien sur la création d’un cadre opérationnel pour un Développement des Compétences nouveau, radicalement renforcé, focalisé et intégré.
Les responsables doivent clarifier si les pays développés ont l’intention de prendre le développement des compétences sérieusement (c-à-d au même titre que la finance et la technologie) ou s’ils se satisfont de le laisser de côté avec quelques miettes dans un coin.
Sur le transport international, la COP doit guider l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (OIAC) et l’Organisation Maritime Internationale (OMI) à prendre des mesures effectives pour réduire les émissions rapidement, créer un cadre pour que ces secteurs puissent contribuer équitablement au financement de la réduction des émissions et de l’adaptation dans les PED et éviter toute incidence nette sur les PED.
En ce qui concerne l’adaptation, une décision à Cancùn doit lancer le comité qui supervisera les dispositions techniques et coordinatrices pour l’adaptation dans le cadre de la Convention.
De plus, des mesures compensatrices n’ont pas leur place dans l’agenda de l’adaptation.
Les ressources disponibles pour l’adaptation ne doivent pas être utilisées pour compenser la perte de revenus du pétrole résultant des actions pour la réduction des émissions.
Avant la fin de la semaine, des décisions sur les financements doivent être prises pour créer un Fondq pour le Climat sous l’égide et l’autorité de la COP, en même temps qu’un processus pour clarifier l’importance de ce Fond et garantir des ressources suffisantes pour l’adaptation ainsi que les mécanismes et les outils qui généreront les revenus nécessaires.
Nous avons entendu que certains pays développés ont soulevé des doutes quant à leur possibilité de contribuer à un Fonds sous la UNFCCC en raison de contraintes constitutionnelles ou légales. Ce sont de simples manœuvres tactiques pour retarder une décision, en utilisant le Fonds comme monnaie d’échange pour obtenir des concessions des PED sur d’autres questions comme les analyses et les consultations internationales.
Les négociations sur les Mécanismes de flexibilité rencontrent, comme prévu, des difficultés, y compris sur le choix même du texte à utiliser.
Cependant deux choses au moins devraient être faites. D’abord, les failles dans les mécanismes existants doivent être supprimées maintenant. Un exemple majeur est celui des surplus d’UQAs. Ensuite, des principes adéquats devraient être définis pour des négociations supplémentaires sur LCA. Si de nouveaux mécanismes doivent être discutés pour avancer, ils doivent aller au-delà de la compensation. Et ils doivent réduire l’écart de Gigatonnes, pas l’augmenter. D’autres principes importants devraient aussi être définis, comme la prévention des comptages doubles, l’additionalité et la contribution au développement durable.
Il est très ennuyeux que l’option de laisser le CCS en dehors des MDP ait disparu du projet de texte envoyé au CMP. Le SBSTA devrait au moins s’attaquer à la création d’incitations perverses pour augmenter la dépendance des carburants fossiles.
Sur les sols et les forêts, le message est simple mais rappelons-le : éliminer les échappatoires !
Pour ce qui est du respect des formes légales, ECO demande aux Parties d’établir des processus ouverts et transparents pour discuter de leurs propositions, à la fois pendant et après Cancùn. De même, comme le Mandat de Berlin a apporté la clarté sur la forme juridique du processus des négociations qui a abouti au Protocole de Kyoto, les Parties devraient se mettre d’accord à Cancùn sur des mandats pour confirmer la deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto ainsi qu’un accord juridiquement contraignant pour LCA et les présenter pour adoption à la COP 17 en Afrique du Sud.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire