Les mots « forme légale » et « intégration des engagements » sont sur toutes les lèvres dans les couloirs du Moon Palace. Ce sont en effet des sujet cruciaux, et, comme de nombreuses Parties l’ont fait remarquer samedi lors de la plénière de mi-session, ECO aimerait vraiment que de sérieuses avancées sur le contenu des discussions voient le jour cette semaine.
Sous la voie du PK tout d’abord. Concernant les objectifs individuels et agrégés des pays de l’Annexe 1 pour la deuxième période d’engagement, il y a eu beaucoup de discussions sur la manière de les enregistrer. Mais qu’en est-il du niveau d’ambition de ces même objectifs et de leur lien avec l’exigence scientifique ? En effet, le nouveau texte sur la table a tristement mis entre crochets la nécessité de rehausser ces objectifs de réduction au seul niveau acceptable scientifiquement, c’est-à-dire entre -25% et -40% d’ici 2020 par rapport à 1990. Il est donc indispensable que le mandat de négociation concernant la deuxième période d’engagement qui sera décidé à Cancun, inclût la révision de ces objectifs de réduction individuels et agrégés pour qu’ils rentrent dans la fourchette -25% -40%. ECO attend également des progrès sur les sujets épineux comme les règles de LULUCF et l’utilisation des surplus d’UQAs.
N’oublions pas non plus l’autre voie de négociation. En effet, les Partie de l’Annexe 1 qui ne sont pas dans Kyoto doivent prendre des engagements comparables à ceux négociés sous la voie du Protocole. Sur ce point, le texte de la Présidente contient des éléments de discussions intéressants mais doit être amélioré au plus vite. De nombreuses options sont ainsi sur la table quant à leur inclusion dans la décision finale, mais le gros souci d’ECO est ailleurs. Quel que soit l’endroit où les objectifs finissent leur course, il est indispensable que soit reconnu le « gigatonne gap » mis en lumière de manière très claire par le PNUE dans son rapport sur le sujet.
Comme pour le PK, le texte du LCA n’inclut pour le moment aucune référence quantitative quant aux émissions nécessaires pour limiter l’augmentation des températures mondiales bien en dessous de 2°C, sans même parler de 1,5°C. Cela doit être la priorité numéro 1.
La reconnaissance de cette inadéquation entre science et politique devra s’accompagner de la création du processus permettant de réconcilier ces deux voies.
Par contre, ECO est très content de voir que l’élaboration de Stratégies de Développement Sobres en Carbone (LCAP en Anglais) fait consensus et transparait dans le texte. Il s’agit en effet d’un outil indispensable pour atteindre l’objectif final de limitation des températures et leur création permettrait d’envoyer un message très positif concernant le sérieux des engagements pris par les pays industrialisés.
Le changement climatique exige que l’on garde constamment un œil sur ce que préconise la science. La revue intégrée au chapitre V du texte de la Présidente offre le cadre approprié pour cela.
La référence au 1,5°c dans le texte actuel est la bienvenue mais ECO est inquiet de voir que la révision des objectifs de réduction sur cette base de température ne se ferait qu’en 2015. On sait déjà que c’est la date fatidique à laquelle les émissions mondiales devront atteindre leur maximum… Et encore une fois, le processus de mise à jour des objectifs de réduction d’émissions reste flou et doit être fixé avant que nous ne quittions le Mexique.
Consolider ce lien entre science et politique afin d’ouvrir la voie à un accord mondial sur le climat d’ici l’Afrique du Sud est donc l’un des points central de cette semaine qui s’ouvre ici à Cancun. Sans cette pierre angulaire, tout consensus obtenus d’ici samedi aura l’air bien fragile.
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