Ministres et Délégués,
Les jeunes qui arpentaient les couloirs de l’ICC hier étaient à la recherche de leur avenir. L’avenir d’un système basé sur des règles, juste et multilatéral. Cet avenir peut commencer aujourd’hui.
Il semble que l’on soit en train de basculer du côté de la coalition de l’ambition. Les voix des pays progressifs se sont élevées. Les appels de l’AOSIS et des PMA sur le fait que 2020 serait beaucoup trop tard sont maintenant entendus.
La feuille de route de Bali devait nous mener à un accord équitable, ambitieux et contraignant, mais nous nous sommes perdus en route. Une « nouvelle feuille de route » risquerait de répéter cette histoire. Avec la science dont nous disposons aujourd’hui, ce serait désastreux. Parties, vous devez quitter Durban avec un mandat pour des négociations sur un instrument légalement contraignant qui s’achève en 2015.
Les positions progressives du Groupe Afrique ont eu un impact. L’alignement croissant de l’UE avec les pays vulnérables s’est fait évident dans l’appel commun à l’action d’hier. Des signaux montrent que les BASIC engagent des discussions sur la forme et la durée. Et les US sont de plus en plus isolés avec leur feuille de route vers nulle part.
Nous filons actuellement vers 3,5°C – ce qui veut dire 5°C ou plus pour l’Afrique. Ministres et délégués, vous devez nous sortir de cette trajectoire qui condamne nos frères et sœurs Africains à plus de sécheresses, plus de famines, plus de problèmes de santé et une instabilité croissance.
Alors que les événements climatiques extrêmes des derniers mois, partout dans le monde, l’ont bien montré, l’Afrique ne sera pas la seule à souffrir. Les coûts d’une action immédiate sont bien moindres que les coûts pour l’économie, l’intégrité environnementale et la souffrance humaine si vous refuser d’agir.
Ministres, il vous revient de répondre à la demande de la société civile mondiale pour une action efficace maintenant dans vos délibérations finales à huit clos. Et ne permettez ni aux US ni à d’autres de faire blocage.
Durban ne peut pas accoucher d’un nouveau compromis qui échoue sur l’ambition, les financements et le cadre légal ambitieux et équitable dont nous avons besoin pour rester le plus loin possible des 2°C.
La coalition de l’ambition peut gagner et garantir que Durban produise non seulement une feuille de route mais aussi une deuxième période d’engagement au Protocole de Kyoto intégre environnementalement – sans réduction des objectifs par les échappatoires.
Il est également essentiel de lancer un programme de travail d’un an sur l’atténuation, qui comprenne une « intersession de l’ambition » et un segment ministériel dédié pour s’accorder sur des objectifs de plus de 40% d’ici 2020 et des NAMAs ambitieux l’année prochaine.
Il est évident que la COP Africaine doit déboucher sur un résultat positif sur les financements : adoption d’un instrument de gouvernance du Fonds Vert, promesse de contributions initiales pour le Fonds, identification des soutes comme source de financement prometteuse, et un programme de travail sur les financements de long terme spécifiant qu’il faut continuer à travailler sur les soutes et la taxe sur les transactions financières dans les pays développés.
Aujourd’hui, les mots du grand Nelson Mandela résonnent : « Cela parait toujours impossible jusqu’à ce que ce soit fait Ministres et Délégués ». La bonne nouvelle, c’est que cela ne semble plus impossible, mais qu’il reste encore beaucoup de travail à faire ici à Durban. Et maintenant, c’est à vous de décider.
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