Selon le Giec, l’eau est un des premiers moyens par lequel les impacts du changement climatiques seront ressentis par les hommes et l’environnement. Ces deux dernières années, les questions d’eau ont fait l’objet d’une attention croissante dans les négociations de la CCNUCC.
L’eau est au cœur de l’article 4.1 (e) de la Convention et du paragraphe 14 des accords de Cancun. Récemment, le SBSTA a décidé d’organiser un atelier technique sur l’eau. Jusqu’ici, on traitait ce sujet essentiellement sous l’angle de l’adaptation. Mais il ne faut pas oublier les enjeux d’atténuation qui se cachent derrière !
Une meilleure gestion des ressources en eau pourrait contribuer de façon significative à la réduction des émissions de GES. L’industrie de l’eau au Royaume-Uni consomme 3% de l’énergie produite ; et en Inde, 6% des émissions nationales viennent du pompage de l’eau pour des besoins d’irrigation. Attention aussi aux autres GES tels que le CH4 et le NO2 émis durant le traitement des eaux usées : il y a là aussi un potentiel de réduction des émissions important !
En même temps, certaines stratégies d’atténuation peuvent avoir des impacts non négligeables sur la qualité des ressources en eau et sur leur répartition. A titre d’exemple, le pompage du CO2 via le captage et la séquestration du carbone pourrait dégrader les la qualité des eaux souterraines. L’accroissement de la production d’agrocarburants nécessite une gestion prudente des ressources en eau. La reforestation, si elle est utile en termes d’atténuation, peut perturber les cycles hydrologiques régionaux et accentuer les sécheresses si elle est réalisée de façon inappropriée. Les océans constituent aussi un vrai puits de carbone (ils absorbent près d’un quart des émissions) ; mais la forte concentration de CO2 dans l’atmosphère entraîne leur acidification.
Davantage d’attention devrait être ainsi accordée à cette question du potentiel d’atténuation lié aux ressources en eau dans les négociations Climat. Elle devrait être traitée dans le cadre de la revue 2013-2015. Faire un focus thématique sur l’eau dans le cadre du programme de travail de Nairobi permettrait de creuser la question un peu plus et d’améliorer les politiques climatiques liés à l’eau, à la fois sous l’angle atténuation et sous l’angle adaptation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire