Si Durban doit aboutir à quelque chose, c’est pour décider d’adopter une deuxième période d’engagement sous le Protocole de Kyoto et pour mettre à l’agenda la définition d’un mandat suffisamment juste pour soutenir une vraie ambition. La publication samedi d’un texte des experts des BASICs sur le partage équitable de l’effort mondial entre les pays constitue un grand pas en avant.
Ce texte ne cache pas le fait que le budget carbone mondial a déjà été épuisé, pour l’essentiel. Il n’affirme pas non plus que poursuivre le développement sur une base « business as usual » est une option durable et qu’on peut s’en sortir avec une comptabilisation bottom-up et un soupçon d’optimisme technologique. On ne peut pas s’en satisfaire pour stabiliser le système climatique. La prise en compte des besoins liés au développement est une condition essentielle pour un niveau d’ambition élevé. Et ce rapport montre que nous serons bientôt prêts à affronter cette réalité de fait.
On peut saluer les auteurs de ce texte pour cette importante contribution au débat sur l’équité climatique. Ce résultat n’est pas sans compromis. Il a un coût. Par exemple, le texte parle d’un budget de 1 440 Gt CO2 cumulées pour la période 2000-2050, ce que beaucoup d’entre nous considèrent comme dangereusement élevé.
Mais au-delà de ce coût, le compromis a aussi des avantages. Les auteurs ont permis de délimiter les contours d’un consensus qui, - suite page 2
Suite de l’article « L’équité selon les BASIC»
bien que vague indique une direction à suivre. Si l’équité est définie comme le droit humain au développement durable, deux approches sur le cadre mondial de référence sur le partage équitable de l’effort semblent prometteuses : le partage du budget cumulé per capita et le partage de l’effort basé sur la responsabilité et la capacité. Le texte n’est pas parfait et comporte certainement des lacunes. Par exemple, il n’aborde pas la question de la stratification économique à l’intérieur des pays. Même en Afrique du Sud ! Alors qu’il est question de capacités économiques et de responsabilités historiques, il effleure à peine le sujet. Mais ce qui compte, c’est la contribution de ce rapport ici, à Durban. La publication des experts des BASICs lance un débat dont nous avons vraiment besoin.
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