ECO se raccrochait à l’espoir que le LCA peut améliorer et revitaliser radicalement le renforcement des capacités dans les pays en développement. Mais à mi-parcours de la COP-17, ces espoirs sont sur le point de disparaître complètement.
ECO est abasourdi. Abasourdi de voir où en est la négociation aujourd’hui. Seule explication plausible: la COP a perdu la mémoire. Il y a presque 10 ans, à la COP7, l’UNFCCC avait adopté le Cadre de Renforcement de Capacités de Marrakech dans la décision 2/CP-7. Ceux qui étaient là se souviendront que c’est la 2/CP-7 qui a fourni la clé pour reconstruire la confiance entre les pays en développement et les pays de l’Annexe 1 sur le soutien financier à la lutte des pays en développement contre les changements climatiques.
Ça vous rappelle quelque chose ? ECO pense que la situation actuelle dans la LCA est tout à fait similaire. La COP7 avait essayé de voir comment utiliser au mieux les Accords de Bonn qui avaient sécurisé quelques engagements financiers assemblés à la hâte, ainsi qu’une nouvelle architecture financière à peine définie (Fonds pour l’Adaptation, Fonds pour les Pays les Moins Avancés, Fonds Spécial pour le Changement Climatique). Etant donné l’incertitude entourant à la fois cette nouvelle architecture financière et l’échelle et la fiabilité de ses sources, la COP7 avait décidé de se concentrer sur le renforcement de capacités.
Etant donné la similarité évidente entre ces deux situations, ECO est sidéré de voir le résultat du texte de la LCA sur le renforcement de capacité. Il y a exactement un an, au milieu du sommet de Cancun, le G77 et la Chine portaient, avec vigueur, les mêmes demandes que le CAN concernant une nouvelle structure de l’UNFCCC pour le renforcement de capacités, chargée de la coordination et de l’optimisation du renforcement des capacités via un nouvel organe capable d’interagir avec les nouvelles architectures pour l’atténuation, l’adaptation, les technologies, la finance et le MRV.
Cancun a repoussé les considérations de ce type à Durban. Le mystère pour ECO est la rapidité et la facilité avec lesquelles le G77 et la Chine ont laissé tomber leur demande pour une nouvelle structure de renforcement de capacité (paragraphe 137 des Accords de Cancun). Ils sont allés jusqu’à se mettre d’accord avec l’UE et le Groupe Ombrelle concernant le fait que la vie serait tout de même tellement plus simple si Durban ne créait finalement qu’une espèce de salon de thé (« forum ») pour la revue du renforcement de capacités (paragraphe 136 des accords de Cancun), faisant ainsi d’une pierre deux coups.
ECO, de son côté, soutient toujours l’Organe de Coordination du Renforcement de Capacité (CBCB) dessiné ces deux dernières années. Mais la coalition entre PMA, SIDS, AOSIS et les pays africains, qui avaient coopéré activement avec ECO sur ce point, a disparu sans laisser trace. ECO n’a certainement pas laissé tomber. Mais il suggère avec respect au G77 et à la Chine de déterrer le texte qu’ils s’acharnaient tant à pousser l’an dernier, et de se souvenir du succès de Marrakech.
Note : Les Fonds de Bonn = promesses de 450 million d’euros chaque année de la part de l’UE, du Canada, l’Islande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et la Suisse, et une promesse plutôt floue du côté des USA, du Japon et de l’Australie.
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