Bien que les parties méditent sur le futur du Protocole de Kyoto, d’autres questions toutes aussi importantes restent marginalisés.
Les migrations forcées dues au changement climatique est le gros éléphant dans la pièce, mais il n’a même pas à l’agenda ici à Durban.
Même avec l’objectif de stabilisation du réchauffement en dessous de 2° C de la CCNUCC, c’est un problème.
Mais les engagements actuels d’émissions conduisent le monde vers un risque d’une hausse de 3° à 5°. Un tel degré élevé de réchauffement aurait un impact profond et forcera des millions de personnes à déménager. Alors que la CdP 14 a évoqué la question des migrations climatiques pour la première fois dans le processus de la CCNUCC, il semble maintenant presque oublié.
Selon le rapport Stern, plus de 200 millions de personnes seront forcées de quitter leur maison en 2050 en raison des effets du changement climatique. Des estimations plus pessimistes, comme celle de Christian Aid, affirment qu’il y aurait près d’un milliard de migrants climatiques d’ici 2050.
De nombreuses collectivités payent déjà très cher le manque d’action par la communauté internationale. Les populations dans les pays à basse altitude comme le Bangladesh et les pays sujets à la sécheresse dans la Corne de l’Afrique sont obligés de quitter leur foyer et rejoindre le lot déjà grand des sans-abri tentant de gagner leur vie dans les logements surpeuplés et des bidonvilles insalubres.
Un récent rapport de l’ONU a conclu que plus de 300.000 personnes meurent chaque année du fait du changement climatique. Les pays de l’AOSIS, en première ligne des impacts climatiques dévastateurs, appellent à une plus grande attention vis-à-vis de ces questions, affirmant qu’ils ne sauront accepter un retard au-delà de Durban pour un nouvel accord contraignant. Tout retard menace leur avenir et leur survie en tant que Nations et Etats.
D’autres PMA touchés par la sécheresse, les inondations et les catastrophes naturelles ont demandé aux pays développés d’inscrire la question des migrations climatiques dans les négociations.
Alors pourquoi ce sujet n’est-il par à l’ordre du jour ici à Durban? Parce qu’il soulève la question de la responsabilité historique et de la réparation, deux sujets qui font frissonner les pays développés, et qu’ils refusent d’aborder. Ils savent que leur inaction ne fait qu’aggraver la situation de ces migrants. La question juridique de la définition d’un migrant climatique est presque trop importante pour la CCNUCC, et peut-être être reprise par l’Assemblée Générale des Nations Unies. A l’heure actuelle, elle est seulement abordée, en partie, dans le texte sur les pertes et dommages.
Le sort des migrants climatiques démontre une fois encore l’iniquité du changement climatique. Comme toujours, les pays les plus pauvres sont les plus touchés par les migrations climatiques. Ces migrants, qui sont essentiellement des pays en développement pauvres n’ont toujours pas de reconnaissance légale.
Quand es-ce que l’ONU voudra bien se pencher sérieusement sur un véritable statut juridique pour ces populations vulnérables et menacés?
Il est temps pour les décideurs politiques de se mobiliser et répondre à cette question cruciale. ECO demande aux pays développés de faire face à leurs responsabilités, en convenant d’un programme de travail solide sur la perte et les dommages et convenir à tout le moins d’une seconde période d’engagement pour le Protole de Kyoto, pendant qu’un accord globale à long terme sur la réduction des émissions et un soutien financier pour l’adaptation, la perte et dommages sera négocié.
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