La question du MRV (Mesure, Rapport et Vérification) est un point crucial de l’accord de Durban. Mais à 24h de la sortie du nouveau texte, alors que les parties travaillent dur, ECO s’inquiète de voir les éléments clés du MRV passer à la trappe.
Premièrement, retour au fondamentaux : si nous nous infligeons l’effroyable vocabulaire du MRV, c’est pour soutenir la mise en œuvre des engagements et actions, pour rassurer et s’assurer de l’intégrité environnementale du régime. C’est bien clair, non ? Mais quelques propositions pourraient mettre à mal ces objectifs.
De plus, le MRV doit respecter le principe clé de « responsabilités communes mais différenciées », refléter les différences entre pays développés et pays en développement et assurer un bon reporting pour les deux. ECO s’inquiète de voir ces principes remis en cause par certains pays en développement.
Au final, aussi décisif que soit le MRV, il fait simplement partie des mesures du Plan d’action de Bali. Le MRV doit toujours être vu comme partie intégrante des question de réduction, financement, transfert de technologies et des engagements sur les capacités de développement.
L’accord de Durban sur les MRV doit intégrer les points suivants :
- Transparence de procédure et participation des parties prenantes, incluant la possibilité de faire des contributions écrites aux experts techniques et au SBI (organe subsidiaire de mise en œuvre), de poser des question dans les sessions du SBI ouvertes aux parties et observateurs, et l’accès total à toutes les informations.
− Des règles de comptabilisation communes sur la réduction des émissions et l’augmentation des puits de carbone pour les pays de l’Annexe 1.
− Un processus pour clarifier les hypothèses derrière les engagements des pays (GES, secteurs, année de référence, hypothèses du scénario de référence) afin d’être en mesure de calculer clairement le « fossé des émissions » et de comparer les pays de l’Annexe 1.
− Les résultats du MRV doivent arriver dans les temps et inclure assez de détails pour permettre une bonne première revue entre 2013 et 2015. Les rapports biennaux, les rapports d’actualisation biennaux ainsi que les premiers IAR (revue et suivi internationaux) et ICA (analyse et consultation internationales) doivent être effectués au plus tôt de l’année 2014.
− Les rapports biennaux et rapports d’actualisation biennaux doivent fournir assez de détails pour assurer un bon suivi global, notamment la clarification des hypothèses et les engagements et projections pour 2050, avec des étapes intermédiaires de 10 ans.
− Les équipes de la revue technique, le SBI et la COP doivent pouvoir commenter le statut de la mise en œuvre et les recommandations pour appuyer les Parties dans la mise en œuvre de leurs engagements et améliorer le reporting.
− Un processus d’obligation pour les pays de l’Annexe 1, comprenant les conséquences pour le non respect des engagements tels que la suspension de l’accès aux mécanismes de flexibilité.
− Un MRV amélioré pour la finance, via l’adoption d’un format commun de reporting dans les rapports biennaux et dans la révision future pour les principes des communications nationales.
− Un soutien renforcé aux pays en développement pour produire leurs rapports d’actualisation biennaux et leurs communications nationales, et pour participer à l’ICA.
− Les apports d’actualisation biennuaux et les communications nationales doivent inclure un résumé des activités REDD+, comprenant les actions, méthodologies, comptabilisations, garde-fous et systèmes d’information.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire