jeudi 9 décembre 2010

Un enchevêtrement de déchets

Une fois de plus, le PNUE a fait ses devoirs à Cancún. La récente étude « Déchets et changements climatiques » présente une approche globale de la réduction des déchets et du recyclage intéressante.
Le rapport attire l’attention sur la gestion des déchets, les sites d’enfouissement étant une source importante d’émissions de méthane, ce qui est sans conteste un objectif clé de l’action climatique. Il souligne aussi que la réduction des déchets à la source est de loin la meilleure manière de gérer les déchets, le recyclage arrivant en deuxième position. Il se concentre avec raison sur un certain nombre de problèmes environnementaux liés à l’incinération des déchets et des gaz d’enfouissement, y compris la contamination des sols et les émissions toxiques.
Le rapport reconnaît également les risques et les dommages que ces technologies de bout de chaîne font peser sur le secteur du recyclage informel. A travers le monde, 15 millions de personnes gagnent leur vie grâce au recyclage, et leur santé et leur vie sont menacées lorsque des matériaux qui pourraient être recyclés sont détruits dans des incinérateurs et des décharges.

Mais il y a manifestement un double langage entre ce que dit le rapport et les mesures soutenues par le Centre Risoe du PNUE. Eco a compris lors de la conférence de presse du lancement du rapport que « les panélistes ont affirmé que les marchés-carbone peuvent développer des projets de valorisation énergétique des déchets comme  moyen de traiter les émissions de méthane. »

Attendez une minute! Ont-ils vraiment lu le rapport qu’ils ont présenté? Et le PNUE va-t-il agir en cohérence avec son propre rapport, ou bien laissera-t-il son programme de mise en œuvre dicté par des arrangements politiques et les intérêts commerciaux du secteur privé de la gestion des déchets ?
ECO aimerait que le Centre Risoe se souvienne que les méthodologies des projets de gestion des déchets solides ont été révisées par le Panel Méthodologique du MDP la semaine dernière à Cancún. Les technologies de fin de chaine sont loin d’être des solutions sûres et fondées sur les connaissances scientifiques.
Nous avions de bonnes nouvelles au début et de grosses questions à la fin. Peut-être que les écrits du rapport resteront, et que les mots prononcés seront emportés par le vent.

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