lundi 6 décembre 2010

Santé & climat

Les marchés sont tendus, les taux d’intérêt élevés. Ici, à la COP16, ce sont les négociateurs qui sont tendus et leur pression sanguine qui est élevée, alors qu’ils tentent de refermer la plaie béante du « gigatonne gap ».
Heureusement, il y a bien des docteurs
« dans l’avion » et leur rapport climatico-médical souligne les avantages d’une cure de désintoxication de nos émissions de GES.
Nous sommes tous d’accord : le sport, c’est la santé. Les changements en matière de politique de transports ainsi que la réduction du sédentarisme, nécessaires à la réduction de nos émissions de GES, peuvent sauver des vies, indique la revue médicale « The Lancet ».
Ainsi, les maladies coronariennes peuvent baisser de 20%, le cancer du sein de 12% et la démence de 8%. Les taux de maladies respiratoires (tel l’asthme) chutent quant à eux lorsque la pollution diminue – phénomène également observé lorsque l’on remplace les fours traditionnels par des technologies plus
« propres » dans les pays du Sud. De même, les taux de maladies cardiaques, d’ostéoporose, de diabète, d’obésité et de dépression diminuent. Une réduction appropriée de la consommation de viande et de graisse permet  en outre de diminuer les taux de maladies cardiaques de 15%, et pourrait réduire les taux de cancer de l’intestin. « The Lancet » montre que ces résultats s’observent partout dans le monde, y compris au Royaume-Uni, en Inde et en Chine.
Une main d’oeuvre en meilleure santé permettra d’accroître la productivité et de réduire les coûts de santé publique. Ces résultats devraient encourager l’UE à revoir ses ambitions à la hausse pour passer à un objectif d’au moins -30% d’émissions de GES d’ici 2020. Passer de -20% à -30% permettrait d’économiser 30 milliards d’euros chaque année en soins médicaux – soit presque les 2/3 des 46 milliards d’euros annuels que coûterait ce changement selon la Commission Européenne. Autrement dit, les 2/3 des coûts d’atténuation peuvent être financés par des économies de santé.
Un autre exemple, plus proche de Cancún :
une baisse de 10% de la pollution liée aux émissions de particules dans la ville de Mexico permettrait d’économiser 760 millions de dollars par an.
Mardi, une réunion dans le pavillon des Etats-Unis soulignait les terribles impacts des changements climatiques sur la santé humaine. Le changement climatique pourrait se payer cher en souffrance humaine. Des objectifs ambitieux d’atténuation peuvent éviter ceci, et permettre en même temps de sauver des vies et de générer des économies financières. Prenons le médicament, montrons de l’ambition, et soignons ce gigatonne gap. Et tant que nous y sommes, rendons les états en meilleure santé, plus heureux et plus riches.
Aujourd’hui, lundi 6 décembre est le « Jour de la Santé » à Cancún.
Verrons-nous une déclaration des délégués, soutenue par les secteurs de la santé ?

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