mercredi 8 décembre 2010

Le Brésil fait marche arrière

Il semblerait que le Brésil soit son propre pire ennemi : non seulement le Président Lula a déclaré publiquement la semaine dernière que les négociations de Cancún ne conduiront à rien, mais en plus, le parlement brésilien est sur le point de donner le coup de grâce à tout réel espoir de réduction des émissions de GES. Les remarquables et récentes avancées du Brésil pourraient bien être stoppées net.
Les émissions annuelles de GES du Brésil, tous secteurs économiques compris, sont d’environ 2 GteqCO2. En 2010, le Brésil a annoncé un nouveau record de réduction de ses émissions, salué par ECO et le monde entier. La déforestation y a par ailleurs largement chuté, passant, pour l’Amazonie, de plus de 27 000 km2 en 2004 à moins de 6 500 km2 en 2010.
Et pourtant, la chambre des représentants est sur le point d’approuver un nouveau code de la forêt qui constituera l’approbation la plus honteuse de l’histoire récente à une participation au changement climatique. Près de 370 sur les 513 représentants sont prêts à approuver ce retour en arrière.
Ce projet accorde l’amnistie à la dégration et la déforestation illégales, réduit les zones de protection le long des rivières et supprime l’obligation de réserves légales pour les propriétés rurales d’une certaine taille et une réduction pour les grandes propriétés.
Quand le Brésil a approuvé l’Accord de Copenhague, son engagement était de réduire ses émissions de 36,1% à 38,9%, soit, pour le dernier, de 1 GteqCO2. Cependant, une étude récente, coordonnée par un groupe d’ONG reconnues, comprenant la Fundação Boticário, le WWF-Brésil, TNC–Brazil, IMAZON, SPVS et Conservation International, démontre que ne serait-ce que deux des nombreuses modifications prévues par le projet de code de la forêt engendreront une très forte augmentation des émissions du Brésil et une baisse de ses capacités de stockage de carbone.
Ainsi, tout d’un coup, l’ensemble des forêts brésiliennes sont à nouveau en danger majeur. Et dans ce cas, la cause primaire en est une conséquence directe de l’activité humaine – un vote.
Le monde a été transporté par les grands progrès du Brésil en termes de réduction de la déforestation. Nous devons avons aujourd’hui la responsabilité de dire que le fait de tourner le dos à ces avancées majeures serait une grave erreur.

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