vendredi 10 décembre 2010

REDD+ en vert et avant tous!

Alors que la fin des négociations approche, ECO est globalement très déçu.
Cependant, on note des avancées sur REDD+. Et, bien que les négociations ne soient pas terminées, une certaine volonté politique a permis aux Parties d’aboutir à un compromis qui va dans le bon sens. Le cadre qui en résulte pourra contribuer à la réduction des émissions mondiales.
Une décision finale à propos de REDD+ est à notre portée. Les Parties sauront-elles prendre la décision  qui vaudra de l’or dans ces derniers instants alors que de dangereux signes de dérapage sur les principes clés apparaissent. Nous devons établir un mécanisme REDD+ qui, à la fois, réduit les émissions, protège les droits des peuples et la biodiversité et pour ce faire fournit des financements suffisants sur lesquels nous pourrons compter dans la durée.
Le compromis sur REDD+ requis des efforts de chacun. Les pays en voie de développement ont démontré leur volonté de protéger leurs ressources forestières, mais ont bloqué tout accord qui établirait un solide système de contrôle. Les pays développés ont commencé par s’engager à financer le mécanisme, mais le montant des fonds et leur durée ne sont toujours pas fixés. Les ONG et les peuples indigènes ont infatigablement milité pour que le mécanisme respecte l’environnement et les droits des peuples.
L’action commence à porter ses fruits. Le Mexique, la RDC, l’Equateur, le Costa Rica, le Brésil et l’Indonésie ont fait des progrès significatifs sur leur programme REDD+ nationaux. Comme un signal, le Mexique a récemment lancé « REDD+ Vision ». Dans ce cadre, les parties prenantes seront impliquées grâce à un processus participatif et les programmes devront renforcer le soutien aux exploitations durables de la forêt par des communautés, le respect des droits des peuples indigènes, et la préservation de la biodiversité et des services générés par les écosystèmes.
Tout reste encore à jouer pour REDD+ en ce dernier jour de négociations à Cancun. Le premier des maux à adresser reste ce mot “leakage” qui permet que la déforestation se déplace seulement d’un endroit à un autre.
En second lieu, un engagement doit être pris aussi bien sur le financement à long terme du fond (en quantité suffisante et avec une bonne visibilité) que sur les règles quant à son usage.
Troisièmement, REDD+ doit respecter et protéger les droits des peuples indigènes et des communautés vivant de la forêt, tout en préservant les forêts naturelles et la biodiversité, et en établissant un système de contrôle et de reporting avec de solides garde-fous.
Ces garde-fous doivent garantir  les objectifs multiples de REDD+ et poser les bases d’une bonne gouvernance. Si ces bases fondamentales peuvent être construites, alors le processus REDD+ est mûr. Et si un accord est en vue sur REDD+, pourquoi pas sur tous les autres sujets ?
Le potentiel d’atténuation  de REDD+ dépend de la viabilité de systèmes naturels qui sont menacés à moins d’accords ambitieux de réduction des émissions dans les autres parties de la négociation. Dans ces dernières heures, il est encore possible d’obtenir un bon Cancun package.
Prenons tous exemple pour que REDD+ ne soit pas l’arbre qui cache la forêt !

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