Alors que le monde tente de trouver des moyens de réduire les émissions mondiales, le Brésil est sur le point d’armer une véritable «bombe carbone». Un projet de loi modifiant la loi forestière du pays est en passe d’être approuvée, résultant de l’augmentation de la déforestation par la réduction des zones protégées, la suppression des obligations pour la restauration des zones déboisées, et l’excuse donnée aux bûcherons.
Le projet de loi sera envoyé à la présidente Dilma Roussef pour examen final dans les prochaines semaines.
Cette modification proposée compromet la politique nationale sur le changement climatique et les actions de réduction des émissions annoncées par le Brésil en 2009 lors de la COP 15.
Par ailleurs, le Brésil a utilisé la réduction du taux de déforestation pour justifier une position de leadership sur les questions environnementales. Pourtant, la seule anticipation d’approbation du projet de loi a déjà provoqué une augmentation de la déforestation. Une des conséquences prévisibles, c’est qu’une superficie presqu’équivalent la taille de la France et la Grande-Bretagne combinées (790 000 km2), perdra toute protection juridique, selon les estimations présentées par le gouvernement brésilien lui-même. Les impacts négatifs sur le climat de la planète seront incroyablement élevés, quand on sait que la déforestation et l’utilisation des terres représentent environ 75% des émissions de CO2 des brésiliens.
Vu que le Brésil sera l’hôte de la Conférence Rio +20 l’année prochaine, la situation devient encore plus délicate et embarrassante. Dans les couloirs ici à Durban, ces développements sont à l’origine d’une consternation considérable. La loi forestière a été un sujet chaud lors de la première conférence de presse du Brésil à la COP 17, et la discussion s’est poursuivi en dehors de la salle de réunion.
Le Brésil a une prééminence historique dans les négociations climatiques. Par conséquent, il est raisonnable d’être en attente d’un message clair envoyé par la présidente Dilma Roussef au monde montrant que le Brésil respectera les engagements annoncés à Copenhague, évitant d’entacher le prestige du pays et un retour en arrière dans sa politique environnementale. Il appartient au Président de déterminer si elle arrête la Loi sur les forêts proposée ou embrasse une tragédie imminente.
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