Durban représente un tournant crucial dans la réponse au changement climatique. Les gouvernements choisiront soit de retarder tout progrès, soit de reconnaître qu’il y a maintenant un sérieux besoin d’agir. Le monde est dangereusement proche de passer le seuil d’un changement climatique incontrôlable. Retarder la négociation d’un accord global contraignant pour l’année 2020 condamnera les peuples du monde entier à souffrir des effets accélérés et ingérables du changement climatique, pour les générations à venir.
La COP 17 a le potentiel pour catalyser les changements positifs à une échelle globale. Les parties doivent être extrêmement concentrées sur leur réponse à la crise climatique, et sur la création d’un futur énergétique soutenable dont nous bénéficierons tous. Le monde a, plus urgemment que jamais, besoin d’un accord climatique réussi. Si Durban débouche sur une issue moins positive, nous risquons de voir disparaître le processus multilatéral qui fait vivre notre espoir d’un avenir durable. La science est incontestable, l’économie fait sens, alors pourquoi certains pays freinent-ils les progrès dont le monde a tellement besoin ?
Une réussite à Durban nécessitera d’agir de façon constructive concernant le changement climatique, en se basant sur la science et sur l’idée que le temps presse. L’issue la plus positive sera un accord pour une seconde période d’engagement dans le cadre du Protocole de Kyoto, l’obtention d’un mandat pour négocier un instrument légal contraignant dans le cadre du LCA pas plus tard que 2015, et l’application des accords de Cancun.
Le leadership de l’UE, qui détient la clé de Durban, est absolument crucial. Si l’UE ne vient pas à Durban avec le but clair d’adopter une seconde période d’engagement, et non des « engagements politiques » confus, le Protocole de Kyoto va flétrir et mourir.
Les Etats-Unis ont échoué à assumer leur responsabilité envers le reste du monde en ce qui concerne le changement climatique. Il est vaguement attendu qu’ils en prennent leur juste part dans un futur proche. Mais les objectifs que les Etats-Unis ont annoncé sont beaucoup plus faibles que ceux des autres parties, y compris l’UE, et ils n’ont pas posé sur la table d’offre financière qui soit cohérente avec leurs responsabilités. ECO attend des Etats-Unis qu’ils fassent preuve de leadership ; mais si ces derniers n’en sont pas capables, ils doivent dégager la voie pour que les autres pays puissent avancer. Les Etats-Unis doivent laisser le reste du monde progresser vers la mise en place d’un régime climatique qui facilitera la transition vers une croissance verte, et s’y joindre lorsque leur propre situation politique leur permet de se projeter davantage vers l’avenir. Bloquer les avancées ne conduira pas les Etats-Unis à voir leurs pré-conditions remplies, mais conduira au contraire à de l’acrimonie envers eux et à les voir pointés du doigt.
ECO apprécie que la Chine se fasse l’avocate d’une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto et d’une ambition plus élevée de la part des pays développés. En tant qu’actuel plus gros émetteur mondial, les agissements domestiques de la Chine démontrent qu’elle est aussi consciente de sa responsabilité et est décidée à agir. La Chine devrait reproduire ce succès au niveau des négociations internationales en partageant l’objectif de travailler sur un accord ambitieux, complet et ayant force de loi, à conclure en 2015 pour une mise en pratique en 2018 au plus tard.
Félicitations à l’Australie pour avoir fait approuver par le Parlement la législation sur le prix du carbone, c’est un réel accomplissement. Mais l’Australie ne doit pas se reposer sur ses lauriers, puisqu’elle a un rôle crucial à jouer pour préserver le Protocole de Kyoto et mettre en place un régime plus englobant. Sa vocation est de rapprocher les parties pour assurer que ce régime soit mis en place aussi tôt que possible. Le mandat actuel devrait prendre en fin en 2015 et préparer la route pour une mise en pratique d’ici à 2018 au plus tard. En tant que pays développé le plus vulnérable, l’Australie à le plus à gagner d’un succès à Durban.
L’Ukraine devrait se rapprocher des pays progressistes de l’UE non seulement en approuvant une deuxième période d’engagement du PK mais aussi en faisant passer son objectif propre à un niveau ambitieux par rapport à ses émissions « business as usual » (soit 54% plus basses que 1990 en 2020), démontrant sa flexibilité sur son « air chaud» et en assurant que ses surplus de quotas d’émissions sont minimisés.
L’Inde ambitionne d’être un champion global des pays pauvres et vulnérables en s’engageant constructivement dans le processus multilatéral. ECO partage l’approche de l’Inde basée sur l’équité et son objectif d’opérationnalisation, en commençant pas sa demande appuyée pour une deuxième période d’engagement. Mais l’Inde aura besoin d’être plus pragmatique concernant la force de loi de l’accord sous le régime du LCA, pour un régime climatique protégeant les pays vulnérables et pauvres.
Japon, Russie et Canada. ECO partage l’inquiétude de beaucoup d’autres au sujet de la direction prise par ces pays. Etant lourdement affectés par le changement climatique, ils devraient approuver une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto puisqu’ils n’ont pas fourni d’alternatives concrètes.
Afrique du Sud / Présidence de la COP. L’approche ouverte et transparente de l’Afrique du Sud précédant Durban est largement appréciée. Il est maintenant temps de faire plus qu’écouter. Pendant sa présidence, l’Afrique du Sud devra assurer des échanges ouverts et transparents pour mener les négociations vers une conclusion positive, pendant que sa délégation nationale portera fièrement les positions du groupe Afrique, en particulier celles des pays les plus pauvres. ECO évalue bien l’étendue du travail restant à fournir et fait confiance à l’Afrique du Sud pour atteindre ces objectifs ambitieux à Durban.
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