jeudi 8 décembre 2011

Rien n’est impossible lorsqu’on a un plan

Les plus belles merveilles érigées par l’homme ne seraient pas là si leur architecte n’avait pas eu de plan. A Cancun, les pays ont décidé qu’ils devaient élaborer des plans de long terme – des Stratégies de Développement Bas Carbone (LCDS) pour les pays industrialisés, que les pays en développement sont également encouragés à élaborer.
A Durban, les Parties doivent s’accorder sur les éléments que contiendront ces plans, en se basant sur les points du Plan d’Action de Bali sur l’atténuation, l’adaptation, les actions et le MRV. Il s’agira des éléments suivants :
− Des réductions d’émissions réalistes et atteignables pour les pays développés et une trajectoire bas carbone pour en 2050, avec des jalons tous les 10 ans. Pour les pays en développement, des actions appropriées nationalement.
− Une définition des politiques et mesures sectorielles.
− Une identification claire des politiques qui permettront de mettre en œuvre ce plan.
− Des mesures pour atteindre les objectifs et faciliter la comptabilité.
− L’inclusion de la R&D et des plans sur les technologies
− Des mesures pour éviter la double comptabilisation.
Les LCDS peuvent constituer un moyen efficace pour renforcer l’ambition sur l’adaptation. Dans les pays développés, ces stratégies peuvent permettre d’éviter de choisir des actions lock-in aux coûts prohibitifs. Elle permettront d’identifier les infrastructures et technologies bas carbone et efficientes ainsi que les potentiels cachés.
Dans les pays en développement, les LCDS permettent d’identifier ce qu’ils pourraient proposer dans leur NAMAs et le soutien financier, technologique et de renforcement de capacités nécessaire– ces plans devant être un pré-requis pour accéder à un tel soutien.
Les LCDS sont essentiels pour évaluer le potentiel des NAMAs et des secteurs dans lesquels ils peuvent être mis en œuvre. Cela permettra de débloquer du potentiel d’atténuation dans les pays développés et en développement et d’encourager la communication et la coopération entre ministères. Ainsi, les LCDS conduisent à une diversification de l’économie, et à une manne d’opportunités de développement – bonne nouvelle pour les pays producteurs de pétrole.
Nous ne sommes par encore sur la trajectoire pour le pic des émissions en 2015. La pays ne se sont pas encore accordés sur un objectif global de réduction des émissions en 2050, mais certains ont déjà commencé à agir en développant et en mettant en oeuvre leurs stratégies de long terme.
Un récent rapport du WWF montre 8 études de cas de pays développés et en développement qui ont activé leur LCDS, ainsi que les bénéfices qu’ils en retirent. Avec sa Stratégie Nationale de Réponse au Changement Climatique, l’Afrique du Sud a identifié les mesures nécessaires à une croissance bas-carbone : outils fiscaux, énergies renouvelables, efficacité énergique, standards, mécanismes de marché... Cette stratégie, aussi prometteuse qu’elle soit, compte encore beaucoup de défauts, notamment l’inclusion du CCS (capture et stockage du carbone), qui permettrait aux émissions de croître encore trop, et trop longtemps.
En 2009, le Royaume-Uni a élaboré son Plan de Transition Bas Carbone (LCTP), qui identifie les priorités en matière de politique d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables pour la chaleur et le transport. Les points noirs identifiés par ce plan sont notamment les émissions du transport maritime et aérien – qui ne sont pas encore régulées.
Les LCDS ont démontré leur potentiel très positif pour aller vers une croissance bas carbone et rehausser l’ambition. Ils identifient les potentiels et les points noirs restant à traiter. Cette COP peut prendre des décisions qui conduiront à adopter des principes communs et à permettre un soutien pour l’élaboration de ces plans. L’inclusion des éléments clés dans ces plans permettra à tous les pays de construire leur monument climat collectif.

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