vendredi 2 décembre 2011

En route pour le Mandat

ECO a longuement insisté sur la nécessité de s’accorder sur une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto. Tous les pays développés sous le Protocole de Kyoto devraient ratifier leurs nouvelles QEROs (obligations de réduction quantifiée des émissions), avec 1990 comme année de référence et un niveau d’ambition cohérent avec une répartition équitable de l’effort pour atteindre l’objectif des 2°C maximum.
Et pourtant il est clair que le système multilateral devra évoluer dans le temps pour devenir un accord global, véritablement équitable, légalement contraignant.
Il est essentiel qu’à Durban, le mandat du AWG-LCA (ad-hoc working group on long-term cooperative action) soit clarifié et étendu pour qu’il puisse déboucher sur un accord global légalement contraignant. Ce mandat doit souligner la mise en œuvre de la Convention, en se basant explicitement sur ses principes, pour que les Parties remplissent, dans un cadre équitable, l’objectif ultime de la Convention : “stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique”.
Ce mandat doit inclure, a minima
(1)    Le résultat des négociations, qui spécifie que les Parties se basent sur et vont au-delà du Plan d’Action de Bali et qui montre que le monde se prépare à agir pour atteindre l’objectif ultime de la Convention en travaillant à un instrument et des objectifs légalement contraignants.
(2)    La réaffirmation et le respect total des principes de la Convention pour guider les négociations, qui doivent inclure l’équité, les responsabilités communes mais différenciées et les capacités relatives, ainsi que l’intégrité et la cohérence environnementales.
(3)    Date finale : ECO rejette les appels de certaines Parties pour commencer les négociations en 2015. Il reste encore beaucoup à faire pour développer des éléments essentiels sur la finance, l’adaptation, les technologies et bien entendu, l’atténuation dans l’accord légal. Il manque encore un calendrier et un objectif commun clair pour guider les négociations. La signature de l’accord en 2015 permettrait de donner du temps non seulement pour la construction d’un cadre analogue au Protocole de Kyoto, mais également pour aller plus loin dans le développement d’un contenu plus proche de celui atteint dans les 4 ans de négociations entre le Protocole de Kyoto et les Accords de Marrakech. Et l’entrée en vigueur en 2018 permettrait une réponse plus rapide face aux nouvelles données scientifiques.
(4)    Le périmètre, basé sur les acquis du Plan d’Action de Bali, l’Accord de Cancun et le Protocole de Kyoto.
(5)    Le processus pour remplir ce mandat.

ECO attend du Chair qu’il inclue ces principes dans le draft texte décisionnel qui devra sortir de la réunion “informelle informelle” de vendredi.
L’ambition peut et doit être rehaussée massivement, en particulier par les pays développés, pour qu’ils atteignent -40% d’ici 2020. Un instrument légalement contraignant sous le AWG-LCA est nécessaire pour sécuriser la participation des Etats-Unis, qui a rejeté le Protocole de Kyoto – seul instrument existant légalement contraignant pour réduire les émissions et assurer un soutien technologique et financier aux pays en développement
Le mandat devra également montrer que l’ensemble des Parties agissent selon les mêmes règles et principes. Le monde devra répondre de manière claire à l’urgence qui ressortira du 5ème rapport du GIEC. Durban doit déboucher sur un mandat pour donner un cadre commun à ces principes et réponses échelonnées à notre crise climatique.

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