jeudi 1 décembre 2011

Le G20 a besoin d’un serieux coup de vert

Le Mexique récupère aujourd’hui de la France la présidence du G20. Lorsqu’ECO a appris que le président Calderon voulait laisser un héritage vert et qu’il avait mis la « croissance verte » et la « finance climat » à l’agenda du sommet de Los Cabos (17-18 juin 2012), nous avons été intrigués.
Comme nous le savons tous, les dirigeants font beaucoup de promesses, mais le G20 a jusqu’ici échoué à faire ses devoirs. Il n’y a pas de solution saine et durable à la crise qui soit en vue, tandis que les leaders du G20 n’ont pas tenu leur promesse de supprimer les subventions aux énergies fossiles.
En réalité, le G20 n’a pas fait grand-chose de plus que de faire illusion en ce qui concerne la crise climatique. De façon cruciale, il n’a jamais affirmé le besoin de limiter le réchauffement en-dessous du niveau dangereux de 2°C, ni celui d’une équité climatique, ni celui d’une ambition partagée de diviser par deux les émissions globales d’ici à 2050.
Le seul programme de travail du G20 qui a fonctionné rapidement - en grande partie invisible aux yeux de la société civile et sans la nécessaire supervision parlementaire - a été le Plan d’action pour le développement, lancé au sommet du G20 de Séoul en 2010.  Dans ce plan, le G20 engage les pays en développement non-membres dans une voie de croissance économique non-soutenable, largement insensible aux objectifs de développement du millénaire et aux besoins de mitigation et d’adaptation au changement climatique.
Comment se peut-il que les mêmes gouvernements qui professent leur engagement pour une transformation climatique à Durban, demandent aux banques de développement multilatérales qu’ils contrôlent de lancer une initiative écologiquement désastreuse en matière d’infrastructures et de préparer un plan d’action pour l’alimentation et l’eau, qui les débarrassent tous les deux de leurs responsabilités sur des partenariats publics-privés ?
Le sommet de Rio 2012, en célébrant le 20ème anniversaire de la signature de la convention-cadre sur le changement climatique, poursuivra sur la lancée du sommet du G20 de Los Cabos. ECO encourage le gouvernement mexicain et les autres membres du G20 à articuler davantage leur vision pour une « croissance verte » et à spécifier de quelle façon les programmes et les plans d’action du G20 déjà existants peuvent commencer à contribuer à cet objectif, en mobilisant des sources financières innovantes pour les financements requis. Une tâche difficile ?
Allons, ce n’est rien en regard de la pagaille financière dans laquelle nous sommes en train de nous enfoncer.

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