mardi 6 décembre 2011

Lulucf expliqué a mon ministre

Ministres, votre attention est sur le point d’être récompensée. Cet article vise à préserver votre santé mentale.
Dans le passé, les ministres se mettaient à courir hors des rencontres lorsqu’on leur demandait de prendre des décisions au sujet de LULUCF. Quand on a demandé à un ministre comment les règles de LULUCF progressaient à Marrakech, il a répondu: «Je n’ai aucune idée. C’est comme se battre dans un brouillard où les fonctionnaires ont toutes les armes ».
Les bases de LULUCF ne sont pas difficiles, juste bizarres, et travaillent en opposition au reste du processus de la CCNUCC. Par exemple, il est généralement admis que les pays développés devraient réduire leurs émissions, ou au moins essayer de le faire. Ce n’est pas le cas dans le monde «Alice au pays des merveilles» de LULUCF; en fait, bien au contraire.
Pour commencer, les «règles» sont facultatives, donc si un pays pense qu’une activité de LULUCF telle que la gestion forestière générera par des émissions, alors il peut choisir de ne pas en tenir compte. Si ce même pays prévoit que l’activité se traduira par une diminution des émissions, il pourra donc en tenir compte et prendre le crédit.
Vous nous suivez jusqu’à présent? Pouvez-vous imaginer le tapage si les pays développés décidaient arbitrairement de ne pas tenir compte des émissions industrielles? C’est ce qui est communément appelé de la triche légalisée.
Nous nous proposons donc d’y remédier. Les ministres devraient s’assurer que les pays développés tiennent compte de toutes les émissions en lien avec LULUCF, et non pas seulement celles qui leur conviennent. C’est ce qu’on appelle de la comptabilité obligatoire et elle devrait être un principe de base, ou au moins s’appliquer à la gestion des forêts et des zones humides.
Il y a pire. Les nouvelles règles en matière de gestion des forêts sont susceptibles de permettre aux pays de comptabiliser les émissions quand ils le souhaitent, donnant ainsi un tout nouveau sens au mot «règle».
L’option la plus populaire (option 1) concerne le niveau de référence (de base) d’une projection qui suppose que les émissions vont augmenter, ce qui garantit qu’aucune émission ne doit être comptabilisée.
Imaginez si on appliquait cette «règle» à la production d’électricité. Un pays pourrait construire autant de centrales au charbon qu’il le souhaite, et du moment qu’il annonce son intention de le faire, il n’aurait à comptabiliser aucune de ces émissions. En tenant compte de cette réalité, les ministres devraient rejeter l’option 1 et plutôt opter pour l’option 2 (proposé par le Groupe Afrique) ou encore l’option 3 (par Tuvalu)  Elles ne sont pas idéales, mais elles sont beaucoup mieux que l’option 1; en fait, n’importe quelle option le serait.
Un autre aspect nous pousse à réfléchir. Comprendre pleinement les produits ligneux récoltés (PLR) requiert une entorse dans la logique que les ministres ne devraient pas accepter de sanctionner. Voici donc conseil très simple: il suffit de choisir l’option 3.

Il existe une autre proposition appelée “FLU”, qui est en fait une tentative de réécrire l’article 3.3 du Protocole de Kyoto. Mais c’est la proposition qui fait déborder le vase. Refusons l’idée de “l’utilisation des terres flexibles”.

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