Depuis la COP17 à Durban, les négociateurs débattent de l’opportunité d’un programme de travail du SBSTA sur « Agriculture et climat » : le contenu de ce programme est l’objet de toutes les spéculations.
Face à la multitude des solutions mises en avant, et à la diversité des intérêts des acteurs qui les portent, il convient de se poser la question : « Quels modèles agricoles veut-on promouvoir ? ».
L’agriculture industrielle, sur laquelle se concentrent encore les efforts d’investissement, a démontré ses limites pour la gestion de l’environnement ; et c’est un leurre de penser qu’elle pourra jamais répondre à l’enjeu complexe de la sécurité alimentaire des ménages ruraux du Sud.
L’agroécologie, en revanche, constitue une solution d’avenir au triple défi de la sécurité alimentaire, de l’adaptation aux aléas et de la sobriété carbone. Elle vise la mise en place de systèmes productifs valorisant au mieux les ressources locales, avec un recours minimal aux intrants chimique. Les techniques sont orientées vers la préservation et la restauration du milieu – sol, eau et biodiversité. Elles concourent à une meilleure résilience des exploitations familiales aux aléas du climat : les exploitations sont plus diversifiées, moins dépendantes des approvisionnements extérieurs, et le pouvoir tampon du milieu est restauré et utilisé.
L’agroécologie s’inspire des techniques traditionnelles des paysans et des connaissances scientifiques. Ainsi au Burkina Faso, le zaï mécanisé est une amélioration de la pratique manuelle du zaï (creusement de micro-bassins autour du semis) qui permet la rétention d’eau et de fumure autour des racines. A Madagascar, les Systèmes de Riziculture Intensive permettent d’améliorer la productivité et d’économiser les ressources en eau, tout en limitant les émissions de méthane. L’agroforesterie, comme dans les jardins créoles traditionnels en Haïti, permet de valoriser différents étages de production; d’améliorer la productivité et de stocker du carbone.Les travaux de capitalisation d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières ainsi que du Groupe de Travail Désertification donnent de multiples autres exemples.
Comment accompagner les changements nécessaires ?
Ces approches et pratiques sont mises en œuvre depuis longtemps sur tous les continents dans des contextes très divers, et le plus souvent dans le cadre d’agricultures familiales. Elles sont de plus en plus reconnues dans la sphère publique ; Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, a écrit plusieurs rapports à ce sujet et souligne dans un communiqué de presse de 2010 que « Pour nourrir le monde, l’agroécologie surpasse l’agriculture industrielle à grande échelle » . Pour créer les conditions favorables à une généralisation de ces pratiques, il faut investir dans des politiques publiques engagées, dans l’amélioration et la diffusion des connaissances sur ces systèmes ; et agir pour une amélioration du contexte de production en agriculture familiale : sécurisation de l’accès à l’eau et au foncier, infrastructures, débouchés…
Dans la jungle des intérêts divers orientant les positionnements à la COP, espérons que les négociateurs poseront ce choix clair de promouvoir d’abord une agriculture accessible aux plus pauvres et respectueuse de l’environnement. Les ONG de Coordination SUD présentes à Doha, qui suivront particulièrement le volet « Agriculture » de la négociation, continueront à plaider dans ce sens .
Agronomes et vétérinaires sans frontière (AVSF) et le Centre d’Actions et de Réalisations Internationales (CARI)
Face à la multitude des solutions mises en avant, et à la diversité des intérêts des acteurs qui les portent, il convient de se poser la question : « Quels modèles agricoles veut-on promouvoir ? ».
L’agriculture industrielle, sur laquelle se concentrent encore les efforts d’investissement, a démontré ses limites pour la gestion de l’environnement ; et c’est un leurre de penser qu’elle pourra jamais répondre à l’enjeu complexe de la sécurité alimentaire des ménages ruraux du Sud.
L’agroécologie, en revanche, constitue une solution d’avenir au triple défi de la sécurité alimentaire, de l’adaptation aux aléas et de la sobriété carbone. Elle vise la mise en place de systèmes productifs valorisant au mieux les ressources locales, avec un recours minimal aux intrants chimique. Les techniques sont orientées vers la préservation et la restauration du milieu – sol, eau et biodiversité. Elles concourent à une meilleure résilience des exploitations familiales aux aléas du climat : les exploitations sont plus diversifiées, moins dépendantes des approvisionnements extérieurs, et le pouvoir tampon du milieu est restauré et utilisé.
L’agroécologie s’inspire des techniques traditionnelles des paysans et des connaissances scientifiques. Ainsi au Burkina Faso, le zaï mécanisé est une amélioration de la pratique manuelle du zaï (creusement de micro-bassins autour du semis) qui permet la rétention d’eau et de fumure autour des racines. A Madagascar, les Systèmes de Riziculture Intensive permettent d’améliorer la productivité et d’économiser les ressources en eau, tout en limitant les émissions de méthane. L’agroforesterie, comme dans les jardins créoles traditionnels en Haïti, permet de valoriser différents étages de production; d’améliorer la productivité et de stocker du carbone.Les travaux de capitalisation d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières ainsi que du Groupe de Travail Désertification donnent de multiples autres exemples.
Comment accompagner les changements nécessaires ?
Ces approches et pratiques sont mises en œuvre depuis longtemps sur tous les continents dans des contextes très divers, et le plus souvent dans le cadre d’agricultures familiales. Elles sont de plus en plus reconnues dans la sphère publique ; Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, a écrit plusieurs rapports à ce sujet et souligne dans un communiqué de presse de 2010 que « Pour nourrir le monde, l’agroécologie surpasse l’agriculture industrielle à grande échelle » . Pour créer les conditions favorables à une généralisation de ces pratiques, il faut investir dans des politiques publiques engagées, dans l’amélioration et la diffusion des connaissances sur ces systèmes ; et agir pour une amélioration du contexte de production en agriculture familiale : sécurisation de l’accès à l’eau et au foncier, infrastructures, débouchés…
Dans la jungle des intérêts divers orientant les positionnements à la COP, espérons que les négociateurs poseront ce choix clair de promouvoir d’abord une agriculture accessible aux plus pauvres et respectueuse de l’environnement. Les ONG de Coordination SUD présentes à Doha, qui suivront particulièrement le volet « Agriculture » de la négociation, continueront à plaider dans ce sens .
Agronomes et vétérinaires sans frontière (AVSF) et le Centre d’Actions et de Réalisations Internationales (CARI)