Chers ministres, pendant que vous vous lamentez, durant de larmoyants discours prononcés sous les feux de la rampe climatique, en promettant de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour stopper le réchauffement, vos négociateurs creusent plus profond que jamais dans les coulisses du centre national des congrès du Qatar.
L’accord de Doha est pourtant toujours à notre portée. Un tel texte nous donnerait l’ambition à court terme dont nous avons un urgent besoin. Et votre ambition politique a besoin d’être adossée par des objectifs et des engagements nettement plus ambitieux que ceux qui sont actuellement sur la table.
À ce propos, parlons des engagements. Qu’est devenue l’ambition des pays du Golfe arabo-persique de devenir les leaders de la cause du climat ? Quel obscure raison les a fait renoncer à pareille ambition : peut-être la panique qui régnait, hier, devant les comptoirs de Qatar Airways ?
Sérieusement, beaucoup de travail doit encore être accompli avant que nous ne comblions le fossé climatique séparant les promesses des actions que les climatologues nous enjoignent de mener.
Cela doit commencer immédiatement par la mise en oeuvre d’un ambitieux mécanisme « à cliquet » (dans le cadre du protocole) et d’un programme de travail bien encadré (dans le cadre du groupe de travail spécial de la plateforme de Durban pour une action renforcée).
Cela nous permet d’évoquer les discussions qui ont le moins progressé : celles menées au sein du groupe de travail spécial de l’action concertée à long terme au titre de la Convention. Avec pas moins de 53 questions toujours en suspens, cela ressemble à une vraie salle de jeu après un goûter d’anniversaire. Est-ce cela le processus de négociation des parties ?
Y-a-t-il un cocher dans la carriole de la discussion ou simplement quelqu’un pour prendre les rênes ? Certainement qu’avec un peu de bonne volonté, d’esprit de compromis et d’un peu d’huile pour lubrifier les mécanismes des gros problèmes, un accord pourrait être conclu par les ministres. Les questions en suspens peuvent trouver une résolution adaptée avant le coucher du soleil ici à Doha.
Maintenant, plus de délais ni de retard, vous devez adopter d’audacieux amendements au protocole de Kyoto. Des amendements qui en renforcent son intégrité environnementale, notamment an diminuant l’air chaud. Et honte à ceux qui préfèrent un climat plus à un protocole de Kyoto.
Il y a des signes qui montrent que des progrès ont été accomplis sur la voie d’un accord international qui pourrait être signé à Paris en 2015. Nous devons mettre à profit les erreurs du passé (à Copenhague, par exemple).
Le programme de travail doit mentionner engagements et délais. Nous recommandons, chaudement, que le texte devant servir de base de discussion avant la négociation finale soit adopté avant la fin de l’année prochaine et que le texte de ladite négociation finale soit bouclé lors de la COP 20, au grand plus tard.
Mais, l’essentiel de l’accord à conclure à Doha n’est pas là. Celui que vous devez rédiger dans les heures qui viennent doit poser les jalons de l’accord global et équitable qui devra être signé en 2015. Ce qui implique de nous mettre d’accord sur la signification et le contenu de cette équité. Et si les Etats-Unis peuvent nous en donner une définition, nous tous pouvons le faire aussi. À condition d’aller vite afin que les négociations débutent réellement dès 2013.
Les annonces sur les financements se font attendre de la part des pays qui sont restés muets (vous vous reconnaissez ? Tout le monde vous reconnaît !). Mais pour instaurer la confiance avec les pays en développement que l’engagement de 100 milliards de dollars par an sera tenu d’ici 2020, le LCA doit se clore avec un engagement collectif que les financements publics vont augmenter au delà des niveau des financements précoces en 2013, et représenteront au moins la somme de 60 milliards de dollars de financement public et additionnel d’ici 2015.
Tout autre décision laisserait les communautés les plus pauvres sans aucune assurance qu’ils seront soutenus pour faire face aux impacts du changement climatique.
En regardant dans le rétroviseur en 2015, les négociations climat de Doha ne devront pas apparaître comme un énième accord de compromis - un petit pas en avant lorsque le changement radical était nécessaire.
L’accord de Doha se doit de préparer le terrain pour les plus vulnérables, les victimes du changement climatique dont nous voyons les visages sur Al Jazeera, et dont les communautés et les cultures sont lourdement frappées de pertes et dommages en ce moment même. Vous devez accepter aujourd’hui de mettre en place et piloter un mécanisme international sur les Pertes et Dommages.
Doha pourrait être le symbole de la volonté de coopération retrouvée. Vous savez le faire :
rappelez-vous le sauvetage du secteur bancaire en 2009.
La crise planétaire qui nous guette, éclipse celle crise des finances. Ministres, délégués aujourd’hui nous sommes entre vos mains.
Vous jouez pour la planète entière.
L’accord de Doha est pourtant toujours à notre portée. Un tel texte nous donnerait l’ambition à court terme dont nous avons un urgent besoin. Et votre ambition politique a besoin d’être adossée par des objectifs et des engagements nettement plus ambitieux que ceux qui sont actuellement sur la table.
À ce propos, parlons des engagements. Qu’est devenue l’ambition des pays du Golfe arabo-persique de devenir les leaders de la cause du climat ? Quel obscure raison les a fait renoncer à pareille ambition : peut-être la panique qui régnait, hier, devant les comptoirs de Qatar Airways ?
Sérieusement, beaucoup de travail doit encore être accompli avant que nous ne comblions le fossé climatique séparant les promesses des actions que les climatologues nous enjoignent de mener.
Cela doit commencer immédiatement par la mise en oeuvre d’un ambitieux mécanisme « à cliquet » (dans le cadre du protocole) et d’un programme de travail bien encadré (dans le cadre du groupe de travail spécial de la plateforme de Durban pour une action renforcée).
Cela nous permet d’évoquer les discussions qui ont le moins progressé : celles menées au sein du groupe de travail spécial de l’action concertée à long terme au titre de la Convention. Avec pas moins de 53 questions toujours en suspens, cela ressemble à une vraie salle de jeu après un goûter d’anniversaire. Est-ce cela le processus de négociation des parties ?
Y-a-t-il un cocher dans la carriole de la discussion ou simplement quelqu’un pour prendre les rênes ? Certainement qu’avec un peu de bonne volonté, d’esprit de compromis et d’un peu d’huile pour lubrifier les mécanismes des gros problèmes, un accord pourrait être conclu par les ministres. Les questions en suspens peuvent trouver une résolution adaptée avant le coucher du soleil ici à Doha.
Maintenant, plus de délais ni de retard, vous devez adopter d’audacieux amendements au protocole de Kyoto. Des amendements qui en renforcent son intégrité environnementale, notamment an diminuant l’air chaud. Et honte à ceux qui préfèrent un climat plus à un protocole de Kyoto.
Il y a des signes qui montrent que des progrès ont été accomplis sur la voie d’un accord international qui pourrait être signé à Paris en 2015. Nous devons mettre à profit les erreurs du passé (à Copenhague, par exemple).
Le programme de travail doit mentionner engagements et délais. Nous recommandons, chaudement, que le texte devant servir de base de discussion avant la négociation finale soit adopté avant la fin de l’année prochaine et que le texte de ladite négociation finale soit bouclé lors de la COP 20, au grand plus tard.
Mais, l’essentiel de l’accord à conclure à Doha n’est pas là. Celui que vous devez rédiger dans les heures qui viennent doit poser les jalons de l’accord global et équitable qui devra être signé en 2015. Ce qui implique de nous mettre d’accord sur la signification et le contenu de cette équité. Et si les Etats-Unis peuvent nous en donner une définition, nous tous pouvons le faire aussi. À condition d’aller vite afin que les négociations débutent réellement dès 2013.
Les annonces sur les financements se font attendre de la part des pays qui sont restés muets (vous vous reconnaissez ? Tout le monde vous reconnaît !). Mais pour instaurer la confiance avec les pays en développement que l’engagement de 100 milliards de dollars par an sera tenu d’ici 2020, le LCA doit se clore avec un engagement collectif que les financements publics vont augmenter au delà des niveau des financements précoces en 2013, et représenteront au moins la somme de 60 milliards de dollars de financement public et additionnel d’ici 2015.
Tout autre décision laisserait les communautés les plus pauvres sans aucune assurance qu’ils seront soutenus pour faire face aux impacts du changement climatique.
En regardant dans le rétroviseur en 2015, les négociations climat de Doha ne devront pas apparaître comme un énième accord de compromis - un petit pas en avant lorsque le changement radical était nécessaire.
L’accord de Doha se doit de préparer le terrain pour les plus vulnérables, les victimes du changement climatique dont nous voyons les visages sur Al Jazeera, et dont les communautés et les cultures sont lourdement frappées de pertes et dommages en ce moment même. Vous devez accepter aujourd’hui de mettre en place et piloter un mécanisme international sur les Pertes et Dommages.
Doha pourrait être le symbole de la volonté de coopération retrouvée. Vous savez le faire :
rappelez-vous le sauvetage du secteur bancaire en 2009.
La crise planétaire qui nous guette, éclipse celle crise des finances. Ministres, délégués aujourd’hui nous sommes entre vos mains.
Vous jouez pour la planète entière.