vendredi 30 novembre 2012

Taxons le transport maritime pour financer la lutte contre le changement climatique !

La Banque Mondiale estime les besoins en matière d’adaptation pour l’Afrique subsaharienne à 18 milliards US$ par an. Et la Banque Mondiale estime toujours à la baisse.
Pour faire face à ses besoins croissants d’adaptation et de développement sobre en carbone, l’Afrique a besoin de financements nouveaux, additionnels, prévisibles, publics et suffisants. Toutes les analyses s’accordent pour dire que la lutte contre les changements climatiques dans les pays les plus pauvres, notamment pour financer les programmes non-rentables mais essentiels à l’adaptation des populations, coûtera très cher à la communauté internationale et exigera un effort exceptionnel en matière de finance public.
C’est dans cette logique que s’inscrit l’engagement pris par les pays développés à Copenhague de mobiliser 100 milliards US$ par an d’ici 2020.
Mais quelques années plus tard, les pays développés misent sur la crise financière et économique et le pathos pour échapper à leurs engagements financiers. Oui, les budgets publics sont en difficulté mais la vraie difficulté, c’est la mauvaise foi historique des pays développés en matière d’aide publique pour le développement.
Les financements précoces déboursés pour le climat entre 2010 et 2012 n’ont pas échappé aux exercices classiques de triche comptable, illustrant une énième fois la précarité, l’iniquité et l’imprévisibilité des financements de solidarité.
Dans ce contexte, il est impératif d’identifier de nouvelles sources publiques de financements pour abonder les budgets et les fonds internationaux à hauteur des besoins. Parmi ces sources, la société civile et un certain nombre de rapports internationaux - produits par le FMI et la Banque Mondiale, le philanthrope Bill Gates et tout récemment, les négociateurs de la CCNUCC - ont identifié la taxation du transport maritime et aérien international comme une source prometteuse de financement pour le climat. Pourquoi ? Parce que le transport maritime est un secteur d’activité de plus en plus émetteur de GES. Comment ? En créant un mécanisme de micro-taxation sur les émissions ou la consommation de fioul des bateaux, et en redistribuant les recettes au Fonds Vert et aux pays les plus pauvres pour compenser l’impact économique de la micro-taxe sur leurs consommateurs vulnérables.
La COP18 doit envoyer un signal très ferme à l’Organisation Maritime Internationale soutenant la création d’une taxe qui devra respecter l’équité entre les pays via un mécanisme de compensation, rediriger les recettes vers le Fonds Vert et réduire drastiquement les émissions du secteur. Mais ce signal ne sera suffisamment pas ambitieux et équitable sans le soutien et le leadership du Groupe Afrique !

Maiga Mahamadou FARKA,
Amade Pelcode Mali et
Alix Mazounie

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