mercredi 30 novembre 2011

Subventions fossiles: se cacher derrière l’évidence

Vous cherchez à combler le gigatonne gap? Éliminez les subventions aux combustibles fossiles!
En route vers Durban, ECO relisait quelques articles précédents ayant eu l’honneur d’être publiés. Un article particulièrement frappant et émouvant fut écrit à Bonn en juin 2011. Son titre: «Engagements des pays développés au sujet de la finance en 2013 dans le cadre de la CCNUCC». Texte de l’article: «0 ».
Il est également frappant de voir combien d’articles ont été écrits sur la nécessité d’éliminer le gigatonne gap et de rester aussi loin que possible sous la barre des 2°C. Si seulement il y avait un moyen de faire d’une pierre deux coups  - oh, attendez, le voici - éliminer les subventions aux combustibles fossiles!
L’OCDE a récemment estimé qu’au cours des dernières années, 45 à 75 dollars milliards de dollars américains avaient été octroyés annuellement en subventions au sein de ses pays membres. Et dans son rapport World Energy Outlook 2011, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) trouve également un autre 400 milliards en subvention à la consommation.
Imaginez si une partie de ce montant avait été utilisée pour soutenir les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, l’adaptation et d’autres mesures liées au climat dont nous avons si désespérément besoin? La capitalisation du Fonds vert serait un vrai jeu d’enfant!
Quant au gigatonne gap, un rapport conjoint de l’AIE, l’OCDE, la Banque mondiale et de l’OPEP (oui, vous avez bien lu) a démontré que l’élimination des subventions à la consommation de combustibles fossiles pourrait à elle seule réduire les émissions de gaz à effet de serre de 6,9% en 2020. C’est «plus que Kyoto» et seule une partie des subventions aurait besoin d’être éliminée. (Bien sûr, pour apaiser les inquiétudes sur l’accès à l’énergie, toute élimination progressive des subventions à la consommation dans les pays en développement doit être pris en charge par la finance destinée au climat en appuyant bien sûr les formes renouvelables d’énergie - même si nous savons aussi que les subventions à la consommation sont socialement régressives avec seulement 8% des 400 milliards de dollars atteignant les 20% plus pauvres, selon l’AIE).

Il est donc passionnant de voir que «la suppression des subventions aux combustibles fossiles et/ou des rapports de celle-ci» est répertoriée comme un moyen d’augmenter le niveau d’ambition des Parties dans les «enjeux liés aux par. 36-38» du texte. Comme ECO l’a souligné à maintes reprises, les cibles actuelles et les actions engagées par les Parties sont insuffisantes pour maintenir le réchauffement au-dessous de 2°C, et encore moins 1,5°C.
Malheureusement, il semble que le gigatonne gap ne sera pas complètement rempli à Durban. Il est donc essentiel que les cibles et les actions visant à combler le fossé envisagent l’élimination progressive des subventions aux combustibles fossiles.
L’élimination des subventions aux combustibles fossiles peut aussi contribuer aux efforts déployés par les pays en développement pour voir apparaître un changement important à leur niveau d’émissions d’ici 2020, de nouveau à la condition d’un financement qui assurerait l’accès à l’énergie pour tous. ECO s’attend à voir ce lien inscrit de manière évidente dans le texte de décision adopté à la CdP ici à Durban. Les négociateurs MRV (un indice!) pourraient également souhaiter s’inspirer de l’inventaire de l’OCDE sur les subventions aux combustibles fossiles et voir comment cette méthode pourrait être intégrée et améliorée dans les rapports de la CCNUCC.

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