lundi 28 novembre 2011

LULUCF: Avec ceci ? Ce sera tout ?

L’un des principes les plus importants de la négociation climat est celui de “responsabilité commune mais différenciée” (CBDR en Anglais) : dans un effort commun pour réduire les émissions mondiales, les Parties de l’Annexe I ont une responsabilité historique et doivent faire preuve de leadership dans la réduction de leurs émissions.
Plus précisément, pour avoir une chance de limiter le réchauffement climatique bien en deçà de 2°C, ils doivent réduire d’au moins 40% leurs émissions d’ici 2020 par rapport à 1990. Les pays en développement doivent quant à eux s’engager sur la voie d’un développement sobre en carbone qui leur permette de dévier rapidement leurs émissions par rapport à leur scenario tendanciel. Pouvez-vous alors m’expliquer comment les Pays de l’Annexe I justifient l’utilisation d’une approche de déviation par rapport à un soit disant scénario tendanciel (BAU) pour comptabiliser leurs efforts dans le secteur de la foresterie?
La plupart des scénarios tendanciels sur lesquels se basent leurs estimations de réduction sont faux et largement surestimés : encore pire qu’une approche laissez-faire «réelle » pour ainsi dire. Bref, un scandale!
Comment m’expliquez-vous que les Ministres et les chefs de délégation des pays de l’Annexe I aient permis à un secteur entier de passer au travers des mailles du filet et ainsi d’éviter qu’il contribue à sa juste valeur aux efforts de réduction ? Il s’agit tout simplement de savoir si le secteur forestier contribue ou non à régler le problème ou s’il en fait partie.
Comment m’expliquez-vous cette hypocrisie des Parties de l’Annexe I qui, d’un côté, ne se fixent aucune ambition pour leurs propres forêts et, de l’autre, passent leur temps à appeler à des actions ambitieuses au travers de leurs récentes soumissions sur le mécanismes REDD+ pour les forêts au Sud?
La bonne nouvelle c’est qu’il est encore temps, à Durban, de rectifier le tir car de bien meilleures options existent pour le texte LULUCF. Ces dernières ne peuvent en tout cas pas être pire que l’approche inacceptable prônée par les pays de l’Annexe I.
Allez les gars, la question n’est pas uniquement de se mettre d’accord sur des règles qui satisfassent tout le monde. Non, elles doivent aussi préserver l’intégrité environnementale du PK et surtout pas servir de précédent désastreux pour d’autres questions de la négociation ! On va y arriver ! Pour l’intégrité environnementale, pour la crédibilité des négociations, pour le climat !

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